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Aujourd’hui nous vivons dans un monde sans esprit où la marchandise et le spectacle ont envahi nos vies, où au nom de la rentabilité la quantité a écrasé la qualité dans tous les domaines de l’existence sociale et subjective.
Un collectif de soixante-neuf professionnels de santé, chercheurs et personnalités de l’éducation populaire et de la culture proteste, dans une tribune au « Monde », contre le risque d’enterrement de la réforme de la Sécurité sociale sous la pression des assureurs et des mutuelles.
Marseille, épisode 6 : les discours sur l’effondrement sont légion depuis plus de 30 ans. Tenus par ceux que l’on a coutume de nommer les penseurs « collapsologues », ces thèses qui nous annoncent les catastrophes à venir ne sont-elles pas la résultante d’un effondrement culturel et spirituel qui a déjà eu lieu, que nous connaissons, mais dont nous n'avons pas intégré la dimension ou la substance ?
Au printemps dernier, le Ministre de l’Éducation nationale faisait parvenir à tous les DASEN
les conclusions d’un rapport de l'Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la
Recherche (IGÉSR), portant sur « L’organisation, le fonctionnement et l’évaluation des
effets des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté».
La recommandation n°1 de ce rapport appelle à « redéfinir la place du RASED dans le
cadre d’une nouvelle circulaire ministérielle ».
Or, à ce jour, les organisations représentatives des professionnels des RASED (associations et
syndicats) n’ont pas été consultées et le rapport n’a pas été porté à la connaissance du public.
Je pourrais ratifier le texte initié par Frédéric Pierru sur la « grande Sécu », sous réserve d’y ajouter une donnée complémentaire. Le système a été établi en deux ordonnances à la Libération : les 4 et 19 octobre 1945. La construction se lézarde, depuis, sous les coups, mais elle résiste parce que son pilier principal est le programme du Conseil National de la Résistance. Même Emmanuel Macron, qui n’est pas pour rien dans les atteintes théoriques et pratiques du néolibéralisme à la Sécu, a cru bon de promettre des « jours heureux », reprenant mot pour mot le titre de ce programme auquel il avait recours comme à un totem. C’est ce programme qui prévoyait, déjà, je cite, « un plan complet de sécurité sociale ». Le fait qu’Olivier Véran, dans sa proposition ministérielle, ne mentionne pas, relativement à ces fondamentaux, un état des lieux aujourd’hui sérieusement dégradés, ne peut seulement relever d’un oubli.
Par Roland Gori, à lire dans Libération
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