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Nous, professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, avons décidé de nous constituer en collectif national pour résister à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social.
Réunis sous le nom d’Appel des appels, nous affirmons la nécessité de nous réapproprier une liberté de parole et de pensée bafouée par une société du mépris.
Après-midi du 22 juin 2024 Appel des appels 14h30 - 17h30
Maison des associations 75005 Paris et en visio
Renseignements et inscriptions : contact@appeldesappels.org
Charles Silvestre : Pourquoi les guerres ? Et comment ?
Le comment des guerres dit quelque chose sur le pourquoi. Le cas le plus frappant est celui de 1914-1918 enchainant sur 1939 – 19 45. Hitler a exacerbé, chez les Allemands, la honte du Traité de Versailles signé en 1919 , véritable fabrique des SA et des SS. Mais la guerre d’Algérie ( 1954 – 1962 ) a elle aussi souffert de ce rebondissement. Cette fois-ci ce sont les colonisés qui ont été sacrifiés à l’empire. On a cru, un temps, que cette page, noire, était tournée. On se trompait lourdement.
Charles Silvestre est journaliste, ancien rédacteur en chef de L'Humanité, vice-président des Amis de L'Humanité et membre du CA de l’Appel des appels
Robert Gelli : Rendre la justice pendant la guerre. Est-ce possible ?
Le droit international définit des limites au droit de la guerre et fixe les frontières de l’interdit inspiré par la protection des populations civiles et l’usage par les combattants d’armes proscrites ou de tactiques inhumaines, dont il convient de s’interroger sur le point de savoir si le recours à l’intelligence artificielle et à des « soldats robots » peut être aisément inclus.
Que peut la justice pour faire respecter ces règles. Les justices nationales, compétentes pour juger de ces atteintes sont-elles en mesure de jouer ce rôle ? Celles des belligérants ne sont-elles pas concentrées sur la répression de ceux qui s’opposent au conflit ? Celles des pays tiers ne peuvent-elles pas être instrumentalisées au service de leur position officielle sur le conflit ? Il sera, à cet égard, intéressant d’analyser l’usage de l’apologie du terrorisme dans le cadre d’un conflit par un pays non belligérant.
Reste la justice internationale, la Cour de Justice Internationale (CJI) pour régler les litiges entre Etats et la Cour Pénale Internationale (CPI) compétente pour juger les auteurs des atteintes les plus graves envers les populations civiles, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocides. Cette dernière, pour les conflits en Ukraine et en Palestine, et ce compris les actes commis par le Hamas le 7 octobre en Israël, a déclenché des investigations très vite pendant la guerre, avec l’ouverture d’enquêtes et la délivrance de mandats d’arrêt contre les plus hauts dirigeants, exposant le parquet de la CPI à des difficultés d’établissement de la preuve sur les lieux des conflits, ainsi qu’à des représailles et à des menaces de rétorsion.
Robert Gelli est magistrat honoraire, ancien procureur général, directeur des affaires criminelles du ministère de la justice, procureur de la République, déontologue auprès de la Haute autorité de santé, vice-président de l'Appel des appels.
Roland Gori : Pourquoi les guerres ?
Le XXIe siècle sera-t-il celui de la « destruction » totale de la terre et du vivant, la globalisation de la mort et la mondialisation de l’anéantissement ? Il convient de se poser la question au moment où, comme l’écrivait déjà Albert Camus, nous vivons dans « un monde où le meurtre est légitime et où la vie humaine est considérée comme futile. Voilà le premier problème politique d’aujourd’hui ». Le XXIe siècle a émergé sur fond de terrorisme. Aujourd’hui, ce sont les États eux-mêmes qui s’abandonnent au cœur de l’Europe à des guerres dont le caractère terroriste fait d’autant moins de doute qu’ils l’ont préalablement rôdé au Moyen Orient.
Roland Gori est professeur honoraire de psychopathologie à l’université, psychanalyste, essayiste, président de l'Appel des appels.
Ce mercredi 13 février 2024, un patient hospitalisé depuis dix jours sur un brancard dans un box de consultation s’est donné la mort aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan. Depuis des années, les conditions de travail dans les services d’urgence ne cessent de se dégrader et les risques pour les patients de s’aggraver.
Combien faudra-t-il encore de drames humains et de vies perdues pour rétablir l’intégrité des missions de nos services publics du soin, mais aussi de l’éducation, de la justice, du travail social, de la recherche, de l’information ?
L’affaiblissement du secteur public combiné au renforcement du privé s’accompagne de son lot de malheurs personnels, comme aux urgences, et de drames sociaux comme dans les écoles. Récemment, encore, le Ministère de la santé n’a-t-il pas eu l’idée « géniale » pour dégorger ou plus justement « masquer » les listes d’attente des patients en souffrance psychique d’externaliser leur prise en charge par huit séances pour une guérison « miraculeuse », confiées à des psychologues libéraux ?
Dans le même temps, EDF, entreprise publique, vient de sélectionner Amazon Web Services, la filiale services informatiques du groupe américain, pour lui confier la planification de la maintenance de centrales nucléaires françaises ! N’a-t-on pas déjà chargé le cabinet Mac Kinsey durant la pandémie de Covid-19 de gérer la crise sanitaire ? Faudra-t-il à l’avenir faire gérer les municipalités, les régions et la nation par des multinationales ?
L’Administration Française se voit de plus en plus, dépossédée de ses missions par des Agences diverses et variées pour mettre en œuvre des politiques de dislocation des services publics. Car, il nous faut le dire, haut et fort, ces institutions, de santé, d’éducation, de recherche, de justice, de culture, d’information…, ne sont pas en crise mais en voie de liquidation. C’est une politique néolibérale volontariste qui a créé les dispositifs dont elle avait besoin pour parvenir à cette révolution conservatrice de régression sociale et qui continue à les développer.
Il est urgent, avant qu’il ne soit trop tard, de rendre aux services publics et à ceux qui sont en première ligne, soignants, enseignants, travailleurs sociaux, personnel de justice…, les moyens d’exercer leurs missions qui n’ont cessé de leur être confisqués depuis déjà au moins trois décennies.
Le bureau de l’appel des appels, le 16 février 2024
Il y a 15 ans, le 22 décembre 2008, était lancé l’Appel des appels par lequel les professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la justice et de la culture alertaient les pouvoirs publics et l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses de certaines réformes, l’accroissement de la souffrance des professionnels de l’humain et la perte de sens des métiers
15 ans plus tard, les dérives dénoncées ainsi que les inquiétudes des professionnels persistent.
Avec le vote de la loi relative à l’immigration, elles s’aggravent.
En remettant en cause les droits sociaux des étrangers en situation régulière, en créant un statut des étrangers extracommunautaires largement dérogatoire au droit commun, cette loi écorne les valeurs universalistes qui ont fondé et nourri notre République et qui sont communes à tous les métiers de l’humain.
Le professionnel de santé ne vérifie pas la nationalité du patient avant de le soigner
L’enseignant ne peut pas refuser de transmettre le savoir et la connaissance à celui qui n’aurait pas payé une caution.
Le travailleur social ne peut pas laisser à la porte d’un foyer d’hébergement un sans-abri et sans ressource en raison de sa situation administrative.
Le professionnel de justice ne peut se satisfaire de dispositions discriminantes en raison de l’origine ou de la nationalité.
Aucun ne peut accepter qu’un enfant soit privé d’allocation familiale et puni parce que né de parents étrangers.
Aucun ne peut adhérer à l’idée que l’ouverture de droits sociaux soit variable en fonction de situations indépendantes de la volonté de la personne concernée, comme l’emploi.
Aucun ne peut approuver que la suppression de l’automaticité du droit du sol prive de la nationalité française l’enfant né en France et y ayant toujours vécu, lorsque l’on sait que principalement les plus en difficultés ne feront pas, entre 16 et 18 ans, la démarche administrative pour l’acquérir, alors qu’ils ont besoin d’une intégration pleine et entière dans notre communauté nationale et qu’ils seront, dès leur majorité sous la menace d’une expulsion dans un pays où ils n’auront jamais mis les pieds.
Avec cette loi qui constitue pour tous les métiers de l’humain une attaque contre leur éthique professionnelle, 15 ans plus tard, le 22 décembre 2023, l’appel des appels est d’actualité et la relance de la coordination de tous ceux qui refusent toujours cette fatalité est nécessaire.
Robert Gelli pour le bureau de l’Appel des appels,
Le 22 décembre 2023
Argument
Dès la fondation de l’Appel des Appels, il y aura bientôt quinze ans, ont été relevées des inquiétudes qui malheureusement ne cessent de s’amplifier : « la souffrance sociale », « la multiplication de prétendues réformes aux conséquences désastreuses », « le saccage de nos missions et de nos pratiques professionnelles », « la promotion du prêt-à-penser et de procédures managériales et sécuritaires », « la désignation à la vindicte collective de citoyens toujours plus nombreux », « l’abandon progressif des plus fragiles parmi nous »…
C’est dans ce contexte que la « casse des métiers » peut s’analyser à la fois comme un moyen et comme une fin. Il en est de même pour la gouvernance par la peur, à la fois but et moyen d’entretenir l’insécurité par la généralisation du risque et de la précarité. Le risque et la précarité, qui génèrent toutes sortes de peurs, sont désormais présents dans tous les métiers, que ce soit en raison des « conditions d’emploi » (de plus en plus précarisées) ou plus généralement de « conditions d’exercice » de son métier (même si l’emploi semble garanti, pour des fonctionnaires par exemple, les prétendues « réformes », par leur répétition et leur inanité ou leur contre-productivité rendent de fait cet exercice précaire en le vidant de son sens).
Ainsi, « la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social », contre laquelle s’était élevé l’Appel en 2008, non seulement n’a pas cessé, mais semble bien s’être encore accentuée. Il est donc désormais plus que jamais nécessaire de s’indigner et de s’engager si l’on ne veut pas se résigner à subir une « communication » qui par la « confiscation des mots » nous enferme dans le monde de l’insignifiance, celui du néolibéralisme.
En plus de revenir sur les dégâts causés par cette insécurité, pour en prendre la mesureaussi bien individuelle que collective, sur la base d’expériences vécues dans divers contextes professionnels (du soin ou de l’éducation notamment, mais pas seulement, toutes les institutions étant touchées à divers titres), ces journées se proposent d’en tirer des perspectives d’analyse, de critique, et éventuellement d’action afin de pouvoir en prévoir l’apparition, anticiper ses effets et mieux y résister…
Programme
VENDREDI 12.01 17h (salle Blanche, Librairie Kléber, 1, rue des Fr. Bourgeois) :Rencontre avec Johann Chapoutot"L’engagement de l’historien dans la cité ."
SAMEDI 13.01 salle Blanche, Librairie Kléber, 1, rue des Francs Bourgeois
10h : accueil et ouverture des travaux : RolandGori et Claude Schauder
10h15: Néolibéralisme, perversion du langage et gouvernement par la peur,Clément Magron
10h45: L’instrumentalisation de nos peurs (titre provisoire),Johann Chapoutot
11h15: discussion avec la salle; modérateur : Claude Schauder
12h : pause déjeuner
13h30: table ronde « Indignons-nous!» Hommage à Stéphane Hessel (1)
Sylvain Le Drogo , Marie- José Del Volgo et Laurent Lanciaux ;
14h: discussion avec la salle ; modérateur : Nicole Schauder
14h45 :La civilisation de la peur, Roland Gori
15h15:discussion avec la salle ; modérateur : Clément Magron
15h45 : pause
16h15 : table ronde « Engageons-nous ! » Hommage à Stéphane Hessel (2)
Evelyne Sire-Marin, Patrick Ackermann, Claude Schauder
16h45: discussion avec la salle ; modérateur : Vincent Berthou
17h30: parole au "Grand Témoin" de ces Journées : Robert Gelli
DIMANCHE 14.01 au cinéma Star, 27, rue du Jeu des enfants
10h : projection du film"Par la fenêtre ou par la porte. Le procès Orange" (https://parlafenetreouparlaporte.fr/)
11h : débat avec Roland Gori et Patrick Ackerman ; modérateur : Sylvain Le Drogo
12h: conclusions du "Grand Témoin" de ces Journées : Robert Gelli
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(1) « Indignez vous !» Stéphane Hessel, 2011, Indigene Eds, 32 p.
(2) «Engagez-vous !» Stéphane Hessel, 2013, Gilles Vanderpooten,Eds de l’Aube, 112p.
Les intervenants de ces journées
Patrick Ackermann : syndicaliste délégué SUD-PTT, co-auteur du film « Par la fenêtre ou par la porte ».
Vincent Berthou : pédopsychiatre, psychanalyste, membre de l’Appel des appels.
Johann Chapoutot :historien spécialiste d'histoire contemporaine, du nazisme et de l'Allemagne, professeur à Sorbonne Université, auteur, Prix Médicis essai 2020.
Marie- José Del Volgo : psychanalyste, ancien Maître de conférences-Praticien hospitalier, membre du CA de l’Appel des appels.
RolandGori :professeur honoraire de psychopathologie à l’université, psychanalyste, essayiste, président de l'Appel des appels.
Sylvain Le Drogo : éducateur spécialisé, responsable d'établissement médico-social et formateur en sociologie, membre du CA de l'Appel des appels.
Robert Gelli :magistrat honoraire, ancien procureur général, directeur des affaires criminelles du ministère de la justice, procureur de la République, déontologue auprès de la Haute autorité de santé, vice-président de l'Appel des appels.
Laurent Lanciaux : enseignant, directeur d’école française en Allemagne et en France, référent handicap.
Clément Magron :docteur en philosophie, professeur retraité, ancien responsable de formations à l'UNISTRA, membre de l’Appel des appels.
Claude Schauder : psychanalyste, ancien professeur associé à l’université, membre de l’Appel des appels.
Nicole Schauder : médecin de santé publique, formatrice, membre du Conseil scientifique des Francas et membre du CA de l'Appel des appels.
Evelyne Sire-Marin : magistrate honoraire, ex présidente du Syndicat de la magistrature et de la Fondation Copernic, membre du bureau national de la LDH et du CA de l’Appel des appels.
Richard, dans l’immense vide que ton départ nous laisse, il y a l’écho de tes mots qui résonnent dans nos esprits et hantent notre tristesse. Ces mots, Richard, sont comme des reliques qui nous relient à toi, à ta fraternité, à ta générosité, à ton hospitalité pleine et entière, au genre humain : « frangin », « saltimbanque », « amour », « art » et « poésie ». Tu te plaisais à nous raconter tes débuts parisiens dans le cinéma comme « cascadeur ». Toute ta vie tu es resté un cascadeur, c’est l’étymologie de saltimbanque : « celui qui saute sur un banc ». C’est ce que tu as fais toute ta vie, cascadeur de l’art et du théâtre, cascadeur de la poésie et de la politique, cascadeur de l’amour et de l’amitié. C’est comme cela que tu as fondé, construit, orné, ce théâtre dont Marseille s’honore et dont ton absence ne la laissera pas intacte.
Et ta voix Richard ? Ta voix qui faisait vibrer les universités populaires que tu m’avais confiées, ta voix qui « rallumait les soleils », ta voix qui brisait les vieux discours qui bercent la misère humaine, ta voix qui révélait que chez toi l’art était une deuxième nature, cette voix va nous manquer. Elle me manque déjà cette voix qui rappelait à l’ordre « liberté », ta vieille chienne indocile qui troublait nos doctes discours sur l’estrade. Dès que la nouvelle de ta mort fût connue et annoncée aux amis de l’Appel des appels nous reçûmes, Marie-José et moi, des témoignages d’affection, d’amour et d’admiration, de Robert, Charles, Nicole, Julie, Laurence, Christian, Sébastien… qui nous disaient leur peine et leur reconnaissance.
Non seulement tu as soutenu dès le départ l’appel des appels dont tu partageais les valeurs, mais tu nous as offert ta généreuse et légendaire hospitalité pour célébrer l’anniversaire des dix ans de notre mouvement. Nous n’aurions pas pu avoir meilleur lieu pour matérialiser nos valeurs et notre combat. La solidarité lancinante, c’est ton affaire d’humaniste, un peu anar, beaucoup poète… et terriblement cascadeur ! L’art et la politique en cascades ont rayonné et rallumé les soleils dans un des quartiers les plus pauvres et les plus sales d’Europe… un désert économique, un chaos social dont le Toursky est l’oasis. Merci Richard pour tout cela et plus encore que ton départ nous révélera. Puissions-nous ne pas être trop inégaux à cet héritage lumineux d’humanité et de poésie que tu nous laisses.
L’Appel des appels présente à Françoise, son épouse, à ses proches, à tous ses amis et à toute l’équipe du Toursky leurs très affectueuses condoléances.
Roland Gori et l’Appel des appels, Marseille le 18/10/2023.
L’Appel des appels apporte tout son soutien à la communauté éducative endeuillée après l’atroce attaque meurtrière perpétrée au lycée Gambetta d’Arras ayant conduit à la mort de Dominique Bernard, professeur de Lettres ; trois autres de ses collègues sont gravement blessés.
Nos pensées les plus solidaires vont aux familles de toutes les victimes, à leurs proches, aux personnels et élèves de l’établissement mais également à toutes les personnes touchées par ce drame.
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, la sidération, la tristesse et la colère nous envahissent à nouveau devant ce déchaînement de violence qui touche l’École et au-delà la société toute entière.
Alors que plusieurs personnes ont tenté ces dernières années d’étudier l’engrenage ayant conduit à la mort de ce professeur d’histoire-géographie, peu de leçons semblent avoir été tirées de la part de nos gouvernants.
Il est urgent de cesser d’attaquer insidieusement, par des discours répandus ad nauseam dans l’espace public, le métier d’enseignant, de saper les fondements de leur liberté pédagogique par de pseudo « réformes » qui ne cessent de les affaiblir et de leur retirer les outils à même de leur permettre de réaliser leur mission émancipatrice.
Non, on ne rendra pas l’École plus forte en diminuant le budget qui lui est annuellement alloué, en réduisant comme peau de chagrin la formation de ses personnels, en l’enfermant dans une vision rétrograde et passéiste qui cantonne les savoirs à des « fondamentaux » et réduit la culture et le vivre- ensemble à des compétences sociales et civiques, faisant fi des recherches en science de l’éducation et des conquêtes de l’éducation populaire.
Il est plus que temps que la société envoie à toute la communauté éducative, et plus largement à toutes les personnes exerçant un métier du lien social, un message fort de confiance qui passe par des formes de réhabilitations matérielles et symboliques (les salaires mais pas seulement), en prenant en considération la parole et l’expérience solidement acquise par celles et ceux qui œuvrent tous les jours auprès de millions d’élèves.
L’École est au cœur de ce qui fait société, c’est pourquoi nous condamnons aussi bien les discours d’exclusion que ceux qui appellent à durcir une politique éducative déjà largement sécuritaire et autoritaire ; ce n’est pas ainsi que l’on préviendra de nouveaux drames tels que ceux des 16 octobre 2020 et 13 octobre 2023.
On ne les préviendra qu’en soutenant par tous les moyens la grande mission de l’École qui est celle, depuis toujours, d’apprendre à penser et à réfléchir tantôt seul, tantôt avec d’autres, mais toujours avec un adulte formé, en croisant les savoirs et les disciplines, en lisant et en écrivant, en pensant et en débattant à plusieurs de l’actualité et des problèmes de société, et ce afin de former les citoyens qui composeront la société de demain, une société de citoyens capables de prendre des décisions fondées sur la réflexion et l’esprit critique.
Il est temps de restaurer l’École dans ses missions éducatives et émancipatrices, il est plus que temps…
Pour l’Appel des appels, Julie Caupenne, vice-présidente.
l'Appel des appels a le plaisir de vous inviter à son séminaire qui aura lieu les 10 et 11 juin 2023 à l'Espace Niemeyer, Place du Colonel Fabien, Paris XIXe
Il aura pour thème : Liberté de la presse et Presse de liberté.
Vous trouverez le programme ci dessous.
L'entrée est gratuite et ouverte à tou.te.s (préinscription obligatoire). Si vous êtes intéressé.e, merci de bien vouloir nous écrire à l'adresse suivante : contact@appeldesappels.org
N'hésitez pas à en parler autour de vous et à faire circuler cette invitation.
APPEL DES APPELS Séminaire des 10 et 11 juin 2023
Espace Niemeyer Place du Colonel Fabien Paris
Entrée gratuite Inscription : contact@appeldesappels.org
Samedi 10 juin 2023
14 h : Accueil par Roland GORI
Et Ouverture du séminaire par Pierre LAURENT, sénateur
14 h 30 - 1/ L’état des lieux actuel de la presse – Animatrice Evelyne Sire-Marin
La concentration des médias – David ASSOULINE, sénateur, rapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des medias.
L’état de la presse dans le monde – Christophe DELOIRE, secrétaire général de Reporter sans frontières.
Les nouveaux vecteurs d’information (les RS) - Aurélien SOUCHEYRE, journaliste à l’Humanité
16 h - 2/ Les conséquences de cet état des lieux – Animateur Christian Malaurie
Sur le statut et le métier de journaliste – Emmanuel POUPARD secrétaire général du Syndicat National des Journalistes + un focus sur la presse régionale - journaliste régional
Sur la nécessité de nouvelles méthodes d’investigation, la collaboration des medias pour l’investigation, l’exemple du consortium international d’investigation – Cécile PRIEUR, directrice de la rédaction de l’OBS
17h30- 18 heures : échanges avec la salle
18h : Verre de l’amitié et concert de M. HIBOU, chanteur francophone
Dimanche 11 juin 2023
10 h - 3/ Les fondements de la liberté de la presse –
Animatrice Marie José Del Volgo
Approche historique et politique : « Quelques moments de bascule dans l’histoire de la presse du XIX éme au XX éme siècle » – Charles SILVESTRE et Lucas ROCHETTE
Le cadre juridique national et européen – Robert GELLI
11 heures – 4/ Les pistes concrètes pour un renouveau de la presse libre – Animateur Thomas Schauder
Sur le contenu de l’information – Anne Cécile ROBERT le monde diplomatique
Les nouvelles gouvernances de la presse :
- Denis ROBERT (Blast)
- Bernard TEPER (ResPUBLICA)
- Olivier BERRUYER (Elucid)
12h-12h30 : Echanges avec la salle
12 heures 30 Conclusion : Roland Gori
Pour visionner la journée du 30 avril, cliquez sur les liens suivants :
Matinée
https://youtu.be/6-6k6Askeso
Après midi
https://youtu.be/BgLZuY53eAU
Liens vidéos des Tables rondes
Tables rondes 1 et 2 :
Table ronde 3 :
Table ronde 6 et Invités surprise :
Le FORUM du 29 janvier 2022 a été un moment symbolique important pour la profession, ainsi que le début d’un mouvement destiné à permettre aux psychologues de se rassembler autour de la Convergence qui s’attache à la défense du pluralisme des pratiques, au refus de toute subordination au médical, et la construction de projets susceptibles d’opérer des transformations dans la profession.
Le 30 avril, nous nous sommes retrouvés pour un FORUM 1.5, un événement qui a consister à valoriser la dynamique de nos échanges, notamment pour revenir sur les questions laissées en suspens lors du dernier FORUM. Ce fut également l’occasion de revenir sur l’histoire de la profession dans la mesure où sans histoire, il n’y a pas d’identité professionnelle.
Le Comité d'Organisation du FORUM 1.5 de la CPL
Nous, membres des associations, collectifs, collèges, inter-collèges, syndicats, signataires de ce communiqué, nous sommes réunis le samedi 29 janvier 2022 à Paris à la Mairie de Montreuil pour combattre les réformes délétères du Ministère de la Santé conduisant à une disqualification de notre profession de psychologue et à une dévalorisation sociale des praticiens qui l’exercent.
Plus de 7000 collègues en présentiel, Zoom ou YouTube, en direct ou en replay (à l’heure de cette publication), ont participé à cette journée nourrie par une soixantaine de contributions.
À l’unanimité les participants ont déploré les dernières mesures gouvernementales qui installent des dispositifs de contrôle des actes professionnels, lesquels témoignent de l’ignorance totale de nos métiers, en vident le sens et la substance, livrent les patients et leurs familles à une prise en charge uberisée et maltraitante. Ces coups de force successifs qui opèrent par des rapports et des recommandations diverses et variées détruisent l’éthique et la pratique de nos métiers, bafouent la dignité des praticiens qui les exercent concrètement, ne sont plus acceptables.
Il en est ainsi du dispositif de remboursement de soins psychologiques standardisés et taylorisés, limités de manière arbitraire et absurde à huit séances payées à des tarifs inadaptés. Ce dispositif démagogique n’a été construit et imposé qu’à des fins électoralistes. Alors qu’il eut suffi d’augmenter le nombre de postes de psychologues dans le service public, comme dans le secteur privé qui participe aux missions de santé publique (et avec un salaire digne et non pas misérable !), l’État compte asphyxier les psychologues libéraux comme il a asphyxié le service public.
Samedi 29 janvier 2022
A la grande salle des fêtes de la Mairie de Montreuil
Toutes ces dernières années le New Public Managements’est donné pour mission de détruire massivement les métiers, en particulier du soin, jusqu’à produire la situation tragique et ubuesque que nos hôpitaux connaissent aujourd’hui. Pour masquer leurs responsabilités dans ces graves crises sanitaires, les responsables politiques tentent de mettre en œuvre des solutions palliatives, des soins de masse, rapides, techniques et automatiques. Afin d’«éponger » les longues listes d’attente des patients en souffrance que les établissements hospitaliers et médico-sociaux ne peuvent plus prendre en charge, les pouvoirs publics tentent à la fois de remplacer les psychiatres et les psychologues par des infirmiers, et les psychologues du public par des libéraux payés au rabais.
Rapport Moral de Roland Gori lors de l'Assemblée générale de l'Appel des appels
Interventions de Dominique Terres, Delphine Glachant et Marie Bakcine lors de l'Assemblée Générale du 18 septembre 2021
Interventions de Marie-José Del Volgo, Thomas Schauder et Julie Caupenne lors de l'Assemblée générale de l'Appel des appels
Nous vous rappelons que L’Appel des appels tiendra son Assemblée Générale :
Le samedi 18 septembre 2021 à 9h30 à 12h30 suivi d’un temps de réflexion collective de 14h à 17h30 (voir description ci-après)
à Paris
Salle Croizat, Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau75010 PARIS
Métro : République (Ligne 9 – 11).
ANNULATION DE L'ARRETE DU 10 MARS 2021SUR LA PRATIQUE DES PSYCHOLOGUES
Vous avez été mobilisés par l'appel de nos 3 collectifs au rassemblement du 2 mai dernier à l'AERI-Montreuil, suite à la publication de l'arrêté du 10 mars 2021 sur la pratique des psychologues auprès des plate-formes diagnostiques de l'autisme et des dits troubles du neuro-développement (TND), et l'annonce du projet de l'Ordre des psychologues.
Cette journée a rassemblé plus de 700 participants : l'ensemble des associations, collectifs et collèges professionnels, organisations syndicales, associations de patients, organismes représentatifs des parents, et les citoyens.
Chers amis et signataires de l’Appel des appels, voici quelques annonces et informations.
Pour celles ou ceux qui souhaiteraient adhérer à notre association, vous trouverez aussi un bulletin d’adhésion à la fin de cette lettre d’information.
Le cycle de conférences de l’Appel des appels se poursuit. Après les réunion-débat du 14 novembre 2020 , du 23 janvier 2021 et du 13 mars dernier (cliquer sur les liens pour les vidéos), nous vous convions à suivre la quatrième qui aura lieu le samedi 26 juin 2021, de 17h à 20h.
Le thème sera "Liberté de penser, de dire, et de créer".
Pour en discuter, nous aurons le plaisir de recevoir :
Robin Renucci
Une société est démocratique lorsqu’elle se reconnaît divisée et traversée de contradictions, mais donne à chacun l’égal droit et l’égale possibilité de s’exprimer sur ses divisions, de les analyser, d’en délibérer et de les arbitrer.
Nous évoquerons des pratiques éducatives et culturelles qui travaillent, modifient les constellations sociales en place, font émerger les contradictions et les intelligences sensibles pour les résoudre et ainsi augmentent la puissance d’agir en approfondissant la démocratie.
Bruno Canard
La crise COVID19 a propulsé les sciences biologiques - et plus particulièrement la virologie- sur la scène publique. Derrière la science, il y a la recherche, qui n'est pas son synonyme, pas plus que ne l'est l'expertise. La recherche, ce n'est pas la médecine, ni l'ingénirie, ni la santé publique, ni la politique. Elle n'est pas non plus pilotable comme une entreprise. Soudain, très loin des images d'Epinal, c'est ce processus de recherche qui est apparu violemment aux yeux du public, en janvier 2020, dans toute sa complexité, sa grandeur, sa misère, ses mesquineries, ses impostures, et ses trouvailles. L'aspect vital de la recherche et sa lenteur insupportable ont été mis au grand jour, jusqu'à un symbolique Président de la République devenu Epidémiologiste, faisant diversion sur son sabordage dénoncé depuis plus d'une décennie par des chercheurs qui ont cessé d'être audibles.
Anne-Cécile Robert.
La vérité est souvent perçue comme un trésor à découvrir et à chérir. On oublie qu’elle est aussi une construction sociale c’est-à-dire le produit de la confrontation des connaissances, des idées et au sens propre des points de vue. C’est le problème, par exemple, des photos dont le cadrage modifie la réalité montrée ou qui sont présentées sans mise en contexte. Leur sens est altéré. Or, nos sociétés fragmentées empêchent la confrontation des idées, et même leur simple mise en relation. Les discours et les analyses se juxtaposent sans se croiser. Nos sociétés sont en ce sens devenues structurellement mensongères, incapables de produire le vrai parce que l’espace social implose. La situation est aggravée par la faillite du politique et des institutions du lien social et de l’éducation. C’est donc à la reconstruction de l’espace public (espace du commun) qu’il faut travailler, chacun à notre niveau, c’est-à-dire à un espace d’échanges libre et raisonné, dans la reconnaissance et le respect du droit d’autrui à y prendre part comme nous-mêmes.
Cette réunion se tiendra par zoom :
https://us02web.zoom.us/j/83666374338?pwd=TGFsN0czL2t1SDhiRTB2bVFIMGlSQT09
ID de réunion : 836 6637 4338
Code secret : 762654
Attention : pour des raisons techniques, seules 100 personnes pourront se connecter en même temps.
Le cycle de conférences de l’Appel des appels se poursuit. Après les réunion-débat du 14 novembre 2020 , du 23 janvier 2021 et du 13 mars dernier (cliquer sur les liens pour les vidéos), nous vous convions à suivre la quatrième qui aura lieu le samedi 26 juin 2021, de 17h à 20h.
Pour voir la vidéo de la réunion, cliquez ici
Le thème sera "Liberté de penser, de dire, et de créer".
Pour en discuter, nous aurons le plaisir de recevoir :
Robin Renucci
«Une société est démocratique lorsqu’elle se reconnaît divisée et traversée de contradictions, mais donne à chacun l’égal droit et l’égale possibilité de s’exprimer sur ses divisions, de les analyser, d’en délibérer et de les arbitrer.
Nous évoquerons des pratiques éducatives et culturelles qui travaillent, modifient les constellations sociales en place, font émerger les contradictions et les intelligences sensibles pour les résoudre et ainsi augmentent la puissance d’agir en approfondissant la démocratie.»
Bruno Canard
La crise COVID19 a propulsé les sciences biologiques - et plus particulièrement la virologie- sur la scène publique. Derrière la science, il y a la recherche, qui n'est pas son synonyme, pas plus que ne l'est l'expertise. La recherche, ce n'est pas la médecine, ni l'ingénirie, ni la santé publique, ni la politique. Elle n'est pas non plus pilotable comme une entreprise. Soudain, très loin des images d'Epinal, c'est ce processus de recherche qui est apparu violemment aux yeux du public, en janvier 2020, dans toute sa complexité, sa grandeur, sa misère, ses mesquineries, ses impostures, et ses trouvailles. L'aspect vital de la recherche et sa lenteur insupportable ont été mis au grand jour, jusqu'à un symbolique Président de la République devenu Epidémiologiste, faisant diversion sur son sabordage dénoncé depuis plus d'une décennie par des chercheurs qui ont cessé d'être audibles.
Anne-Cécile Robert.
La vérité est souvent perçue comme un trésor à découvrir et à chérir. On oublie qu’elle est aussi une construction sociale c’est-à-dire le produit de la confrontation des connaissances, des idées et au sens propre des points de vue. C’est le problème, par exemple, des photos dont le cadrage modifie la réalité montrée ou qui sont présentées sans mise en contexte. Leur sens est altéré. Or, nos sociétés fragmentées empêchent la confrontation des idées, et même leur simple mise en relation. Les discours et les analyses se juxtaposent sans se croiser. Nos sociétés sont en ce sens devenues structurellement mensongères, incapables de produire le vrai parce que l’espace social implose. La situation est aggravée par la faillite du politique et des institutions du lien social et de l’éducation. C’est donc à la reconstruction de l’espace public (espace du commun) qu’il faut travailler, chacun à notre niveau, c’est-à-dire à un espace d’échanges libre et raisonné, dans la reconnaissance et le respect du droit d’autrui à y prendre part comme nous-mêmes.
Cette réunion se tiendra par zoom :
https://us02web.zoom.us/j/83666374338?pwd=TGFsN0czL2t1SDhiRTB2bVFIMGlSQT09
ID de réunion : 836 6637 4338
Code secret : 762654
Attention : pour des raisons techniques, seules 100 personnes pourront se connecter en même temps.
L’Ecole de la Cause freudienne organise un webinaire-forum le jeudi 27 mai (21h – minuit) pour soutenir le mouvement qui s’élève dans l’ensemble du champ psy contre l’arrêté du 10 mars relatif à la définition de l’expertise des psychologues et contre la proposition de loi LR d’ordre des psychologues (voir notre article). La parole sera donnée à de multiples intervenants venant de plusieurs mouvements, associations, représentants de psychologues, de psychiatres, de psychanalystes de différentes écoles ou d’universitaires.
Vous pouvez visionner le débat qui a lieu en cliquant ici
Organisation
Le débat aura lieu de 15h30 à 18h, par zoom :
https://us02web.zoom.us/j/87511605751?pwd=RmUvci9IVUVLMHBxUnhuWTRpQ3dDdz09
Attention : pour des raisons techniques, seules 100 personnes pourront se connecter en même temps.
Intervenants :
Christophe Prudhomme, Médecin au SAMU 93, Hôpital Avicenne, Bobigny, Seine-Saint-Denis
Frédéric Pierru, Politiste, sociologue, chercheur en sciences sociales et politiques au CNRS Ceraps‑Lille‑II
Eric Demougin, enseignant, SNUipp-FSU.Patrick Zylberman, Professeur émérite d’histoire de la santé à l’École des hautes études en santé publique
Modérateurs : Sébastien Firpi et Fabrice Leroy
Argument
Nous avons placé notre cycle de réunions-débats sous l’égide d’Albert Camus écrivant que « la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. […] Je ne sais pas ce qu’elle est en général. Mais dans mon cas, je sais qu’elle consiste à faire mon métier ». Cette éthique des oeuvriers mise à mal par le néolibéralisme qui avait assujetti l’État et les services publics, la crise sanitaire de l’année 2020 en a révélé toute l’importance, toute la nécessité. La curatelle technico-financière a été incapable de fournir une réponse cohérente, claire et efficace au débordement des services hospitaliers, à l’organisation d’une continuité pédagogique, etc. Le personnel politique et médiatique, ainsi que les « experts » dont nous avons parlé lors de notre première séance, ont prouvé leur imposture : protocoles sanitaires changeant constamment, injonctions absurdes, décisions dictées par les impératifs de la croissance, discours contradictoires.
Mais leur incompétence a remis au premier plan le savoir et le savoir-faire des « gens de métier ». Libérés temporairement des logiques gestionnaires, applaudis tous les soirs à 20h, on a laissé les personnels soignants, pour une fois, faire leur travail. Et l’on a vu que leur connaissance du terrain, leur inventivité, leur intelligence collective étaient ce qu’il y avait de plus efficace pour gérer la crise sanitaire. De la même manière, ce sont les équipes pédagogiques elles-mêmes, parfois en s’associant avec les parents d’élèves, qui ont trouvé les solutions pour que les enfants continuent « d’aller » à l’école.
Une nouvelle doctrine d’État est née : le « démerdisme ». Par certains aspects, il a permis aux oeuvriers de retrouver le sens de leur travail. Plutôt que des ministres et des technocrates violents, méprisants et incohérents, la logique austéritaire, la fièvre de la « réforme » qui « déforme » tout le système et contrevient aux valeurs fondamentales que l'institution est censée défendre, n'est-il pas préférable de « se démerder » sans eux ? Cette crise a ainsi remis sur le devant de la scène la question de l’autonomie des travailleurs.
D’un autre côté, le « démerdisme » n’a pas été sans coût pour la santé physique et morale des personnels, qui quittent l’année 2020 épuisés. De plus, cette singularisation des solutions par opposition à l’interventionnisme de l’État n’est-il pas le rêve du néolibéralisme ? Le « démerdisme » serait-il le début de la fin de l’État Providence ? Or, si l’État ne joue plus ce rôle, s’il ne permet plus d’assurer l’égalité des citoyens, la protection des plus fragiles et la répartition des tâches et des richesses, ne risque-t-on pas, une fois sortis de la crise, de tomber dans une « guerre de tous contre tous et de chacun contre chacun » (Thomas Hobbes) ?
Derrière le cas concret de la gestion de la pandémie de la Covid 19, c’est le débat philosophique qui dure depuis le XVIIIe siècle sur la définition de l’intérêt général et les moyens de sa mise en œuvre qui est ravivé. A la lumière du récit de cette crise sanitaire et de sa mise en perspective historique, nous nous demanderons ainsi si l’année 2020 a été l’année du renouveau du service public en France ou bien son chant du cygne.
La pandémie vient de nous rappeler ce que constatent tous les jours dans la prise en charge des souffrances psychiques et sociales les professionnels du soin. L’équilibre et le développement du sujet humain dépendent étroitement de son environnement social et culturel. Les relations humaines exigent un soin, un souci, une sollicitude qui mobilisent tact, délicatesse et parole pour accueillir et traiter la vulnérabilité spécifique de notre humanité.
Depuis sa création en 2009, l'Appel des appels n'a eu de cesse d’analyser la casse des métiers et d'alerter sur la démultiplication des instances de contrôle et d’évaluation des professionnels dans les domaines du soin, de l’éducation, de la justice, de l’information, de la recherche et de la culture, et ce aux dépens de la qualité des services rendus. La crise sanitaire a révélé les conséquences tragiques de ces logiques bureaucratiques et comptables qui mettent en tutelle les praticiens et compromettent la pertinence de leurs actes professionnels.
En ce mois d’avril, alors que le pays est à nouveau confiné, les associations et organisations professionnelles de psychologues ont découvert l'existence d’une proposition de loi en date du 7 avril 2021 visant à créer un ordre des psychologues régi par le code de la santé publique. Les syndicats et Associations de psychologues n'ont, à aucun moment, été informés ni consultés pour l’élaboration de ce projet.Il s'agit d'un projet néo-réactionnaire parfaitement en phase avec l'actuelle dérive autoritaire d’une technocratie ignorante des métiers et de leurs pratiques, soucieuse d’une mise au pas des professionnels et des citoyens.
Comme pour l'actuel projet de loi restaurant « la confiance dans l’institution judiciaire » annoncé en mars par voie de presse et à la surprise générale ou celui des réformes dans la formation des enseignants, l'exécutif se dispense du respect des règles démocratiques de consultation préalable des professionnels concernés. Ignorant les leçons de la pandémie, les promoteurs de ces projets de réformes aggravent l’obésité bureaucratique des institutions de contrôle des professionnels aux dépens des actes et des services rendus au public, déjà largement compromis par une austérité des moyens qui ne cesse de s’accroitre. Le prétexte d’une protection des publics par la régulation des corps professionnels feint d’ignorer que la déontologie, l’éthique comme la rigueur des méthodes se transmettent au sein des formations.
L'appel des appels demande notamment le retrait de ce projet de loi de création d’un ordre des psychologues et regrette que dans les domaines du soin, de l’éducation, de la justice, de l’information, de la recherche et de la culture, les pouvoirs publics ne se soucient nullementd’associer les professionnels et les citoyens à la définition et à l’amélioration des conditions d’exercice des métiers. L’inflation des Agences diverses et variées, la multiplication des couches du mille-feuille administratif de contrôle disciplinaire et de gestion austéritaire nous ont conduit à des échecs sociaux, économiques et sanitaires dans lesquels nous sommes encore. Les difficultés qui sont les nôtres à sortir des épreuves que nous connaissons valaient mieux que l’idée saugrenue et dangereuse de créer un Conseil de l’Ordre d’une profession que les pouvoirs publics se sont révélés dans l’incapacité d’en définir un statut, se contentant, pour l’heure d’en protéger uniquement le titre.
Vous pouvez regarder l'enregistrement vidéo de la réunion en cliquant ici
Le cycle de conférences de l’Appel des appels se poursuit. Après la première réunion-débat du 14 novembre 2020 , et la deuxième du 23 janvier dernier (cliquer sur les liens pour les vidéos), nous vous convions à suivre la troisième qui aura lieu le samedi 13 mars 2021, de 15h30 à 18h.
Lien zoom :
https://us02web.zoom.us/j/85250773030?pwd=UTZRUnR5MFJoanluNWc2QWJyR1RVdz09
Le thème en sera : « Les épidémies, les libertés, la sécurité »
A l’heure où l’Europe valide son budget pour les 7 ans à venir, avec des plans de relance massifs annoncés, alors que nous traversons une crise majeure, la taxe sur les transactions financières n’est toujours pas mise en œuvre.
L’eurodéputé Pierre Larrouturou vient d’entamer une grève de la faim pour faire avancer la mise en place effective d’une « vraie taxe sur les transactions financières (TTF) à hauteur de 0,1 % sur chaque transaction. Celle-ci rapporterait près de 60 milliards d’euros par an et permettrait de rembourser une grande partie du plan de relance européen tout en finançant des actions en faveur des systèmes de santé et la lutte contre le changement climatique ».
Le caractère indispensable des métiers de l’éducation, de la santé, de la justice, de la recherche, mais aussi de la production de biens matériels et culturels guide ce combat, particulièrement crucial dans notre contexte.
Pierre est coutumier de ce genre d’action d’éclat, au moment de la création du Collectif Roosevelt 2012, il organise des manifestations pour réclamer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt. Renouant avec les principes du Glass-Steagall Act, il tire alors les leçons de la crise financière de 2008 pour conduire ces actions autour de la justice sociale et environnementale.
Nous soutenons ce combat, il résonne particulièrement avec la vocation de l’Appel des Appels autour de nos métiers.
Appel des appels
De la société de l’imposture au courage de la vérité
au temps du Covid 19
Vidéo de la réunion du 14 novembre à visionner ici
Nous avons eu la peste, la peste moderne, ce Covid-19 provoqué par le SARS-Cov-2 dont on espéra un temps, un temps seulement, que parti d’Asie il y retourne sans trop de pertes et de fracas. On avait oublié que cette « tempête parfaite » (Philippe Sansonetti) s’était fait précéder dès 2002-2003 du SRAS causé par le SARS-Cov, le MERS-CoV en 2012, de la Grippe H1N1 en 2009, et quelques temps avant encore en 1968 de la Grippe de Hong Kong, sans compter la longue liste des maladies infectieuses des pays dont on ne compte les morts que lorsqu’ils nous contaminent, VIH, Ebola, maladie du légionnaire, tuberculose résistante… Nous avons eu la peste et nous nous sommes empressés d’oublier que nous l’avons toujours. Pourtant, nous avons toujours su que le propre d’une épidémie est d’être endogène (Patrick Zylberman), pourtant nous avons toujours su que nombre de civilisations s’étaient effondrées par l’action conjointe de chocs environnementaux, climatiques ou épidémiques et par l’état d’impréparation des sociétés qui les subissaient. Nous avons voulu croire que le chapitre des maladies infectieuses était définitivement clos par les chimiothérapies et autres molécules formidables de notre modernité. Le monde n’est pas l’Afrique et les pays riches se pensaient à l’abri, derrière leur nouvelle ligne Maginot, celle d’une mondialisation heureuse et dynamique, prompte à l’expansion économique dans les territoires les plus reculés de la planète. Les Etats s’étaient convertis à cette doxa néolibérale, imposant à « leurs services publics des sévices privés » (Johann Chapoutot et Frederic Velut). Nous le savions et nous ne l’avons pas cru comme je l’ai développé dans mon dernier ouvrage. La pandémie du Covid-19 a mis au jour ce déni collectif en révélant nos points de fragilité et la démolition des dispositifs de soin chargés de les traiter. C’est de cette imposture-là dont il sera question. Face à cette imposture anthropologique pouvons-nous compter sur les sciences ou le journalisme ou les politiques pour avoir le courage de la vérité, la vérité de dire le retour des épidémies, la défaite des gouvernants, l’ignorance des savants et l’opportunisme des médias ?
Tel sera le fil conducteur de nos séances au cours de ce cycle. Ce fil conducteur, nous pourrions en exhumer la douloureuse portée par cette formulation : « dans une société du spectacle le vrai est un moment du faux ». Des mensonges d’Etat à la cacophonie des « experts » du spectacle, en passant par l’exemplaire éthique des « premiers de corvée », il nous faudra rappeler, à la manière d’Albert Camus, que pour lutter contre la « peste » rien ne vaut l’honnêteté » : « pour rien au monde je ne voudrais vous détourner de ce que vous allez faire, qui me parait juste et bon. Mais il faut cependant que je vous le dise : il ne s’agit pas d’héroïsme dans tout cela. Il s’agit d’honnêteté. C’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. […] Je ne sais pas ce qu’elle est en général. Mais dans mon cas, je sais qu’elle consiste à faire mon métier. »
Roland Gori, Marseille le 2 octobre 2020
Cliiquer sur le titre de cette annonce pour accéder à la suite.
Chers amis et signataire de l’Appel des appels, voici une annonce concernant un cycle de débat de l’Appel des appels :
De la société de l’imposture au courage de la vérité
au temps du Covid 19
Nous avons eu la peste, la peste moderne, ce Covid-19 provoqué par le SARS-Cov-2 dont on espéra un temps, un temps seulement, que parti d’Asie il y retourne sans trop de pertes et de fracas. On avait oublié que cette « tempête parfaite » (Philippe Sansonetti) s’était fait précéder dès 2002-2003 du SRAS causé par le SARS-Cov, le MERS-CoV en 2012, de la Grippe H1N1 en 2009, et quelques temps avant encore en 1968 de la Grippe de Hong Kong, sans compter la longue liste des maladies infectieuses des pays dont on ne compte les morts que lorsqu’ils nous contaminent, VIH, Ebola, maladie du légionnaire, tuberculose résistante… Nous avons eu la peste et nous nous sommes empressés d’oublier que nous l’avons toujours. Pourtant, nous avons toujours su que le propre d’une épidémie est d’être endogène (Patrick Zylberman), pourtant nous avons toujours su que nombre de civilisations s’étaient effondrées par l’action conjointe de chocs environnementaux, climatiques ou épidémiques et par l’état d’impréparation des sociétés qui les subissaient. Nous avons voulu croire que le chapitre des maladies infectieuses était définitivement clos par les chimiothérapies et autres molécules formidables de notre modernité. Le monde n’est pas l’Afrique et les pays riches se pensaient à l’abri, derrière leur nouvelle ligne Maginot, celle d’une mondialisation heureuse et dynamique, prompte à l’expansion économique dans les territoires les plus reculés de la planète. Les Etats s’étaient convertis à cette doxa néolibérale, imposant à « leurs services publics des sévices privés » (Johann Chapoutot et Frederic Velut). Nous le savions et nous ne l’avons pas cru comme je l’ai développé dans mon dernier ouvrage.
Lire la suite en cliquant sur le titre de cette annonce.
Vendredi 04.09 .2020. 19h Dans le cadre des Bibliothèques Idéales de Strasbourg
Cité de la musique et de la danse
Attention : Les conditions d’accès vous seront indiquées en fonction de l’évolution sanitaire à partir du 20.08.2020 sur le site des BI
https://bibliotheques-ideales.strasbourg.eu/
Après les crises sanitaires et sociales : comment en sommes-nous arrivés la? Comment éviter que cela se reproduise?
Roland Gori, psychanalyste, président de l' Appel des Appels s'entretient avec Fabienne Orsi des « Économistes atterrés ».
Ils abordent la question de la façon dont nos sociétés en continuant à éclairer leurs conduites par les astres morts des croyances fondatrices des sociétés industrielles se précipitent dans un gouffre…en oubliant la solidarité et l’entraide. Au delà du slogan et de son instrumentalisation politico-médiatique, ils reviendront sur la notion de biens communs et en montreront toute la portée pour penser et construire demain.
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Fabienne Orsi est économiste, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement, co-directrice du Dictionnaire des biens communs (2017,PUF) et autrice de Vers une république des biens communs ? (LLL, 2016) et Roland Gori, est professeur honoraire de psychopathologie à Aix Marseille Université, psychanalyste, président de l’Appel des appels, auteur de « Et si l’affonndrement avait déjà eu lieu. L’étrange défaite de nos croyances », (2020, LLL), Homo Drogus (2019, H.Collins), La nudité du pouvoir (2018, LLL), Un monde sans esprit (2017, LLL), L’individu ingouvernable (2015, LLL) Débat animé par l’ ADA67
La suite en cliquant sur le titre de cette annonce.
« Douze ans après sa création, l’Appel des Appel[1] constate la faillite des agences technocratiques du New public management dont la prétention de réformer nos métiers était de les rendre plus performants. Face à la crise sanitaire, climatique, sociale et politique, force est de constater que ce sont les professionnels utiles à la Nation qui ont permis aux citoyens et à la société de vivre. Les professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, des transports publics, de l’énergie, de l’information, de la justice et de la culture ont assuré aux mieux leurs missions d’intérêt général en préservant la vie sociale. L’hôpital maltraité, matraqué au cours des mois précédents, en a donné l’exemple le plus évident. Au moment où l’urgence sanitaire a permis aux services d’intérêt général de s’affranchir des logiques démentes de la concurrence à tout prix, de la rentabilité sans signification, de la soumission aux bureaucraties des Agences d’évaluation, aux restrictions budgétaires illimitées, à la servitude généralisée aux profits des actionnaires, les professionnels ont fait leur métier avec une efficacité et un dévouement absolu salués par la population. La rhétorique de propagande confondant excellence et concurrence, valeur et chiffre, s’est effondrée. Nous ne reviendrons plus en arrière, nous ne nous laisserons plus confisquer notre éthique des métiers et notre liberté de professionnels par les parasites de la bureaucratie et le verbiage de ses communicants. L’éthique des métiers est indissociable des exigences que les services citoyens sont en droit d’exiger de nos actions. Nous respectons les travailleurs des secteurs privés qui n’ont pas non plus démérité au cours de cette pandémie. Mais, à chacun son rôle et ses finalités. Les nôtres sont de nous placer au service de l’intérêt général et de l’équilibre social de la démocratie républicaine. L’Etat n’a pas été le garant qu’il aurait dû être, toutes ces années durant, de cette exigence républicaine d’accès de tous aux biens communs. Loin de soutenir ses services publics dans leurs actions d’intérêt général il les a bridés et déformés en en pervertissant la finalité. En se grimant aux couleurs des secteurs privés, mais sans en courir les risques, les pouvoirs en charge de l’Etat ont détruit sa fonction d’arbitre des intérêts particuliers en se mettant au service des ambitions du privé et des puissances oligarchiques. Il appartient aux citoyens de reprendre le contrôle des services publics en les plaçant, dans les plus brefs délais, sous une sauvegarde constitutionnelle et en sanctuarisant les services qu’ils sont amenés à rendre. »
L’appel des appels Méditerranée propose à tous les professionnels sur le front de l’épidémie de coronavirus une écoute et un soutien psychologique bénévole.
Le tableau ci-dessous vous donne l’essentiel des informations
pour faire appel à nous.
(Cliquer sur le titre de cette annonce)
En réponse à « l'Appel des appels », cinq praticiens psychanalystes de la région parisienne proposent une écoute téléphonique bénévole et gratuite aux soignants en souffrance à l'hôpital ou en dehors, dans le contexte anxiogène de la crise du coronavirus.
Cette offre est complémentaire des autres lieux d'écoute qui devraient être mis en place dans ces structures. La confidentialité est assurée selon l'éthique qui régit toute consultation.
Voici le tableau de permanence avec les jours et horaires où nous sommes joignables (Cliquer sur le titre de cette annonce)
10 ans après :que faire ?
après midi-débat
le 8 février 2020
14h - 17h
institut protestant de théologie
83 bd Arago 75014
(métro : Saint Jacques ou Denfert-Rochereau)
animée par Roland Gori et Patrick Conrath
Entrée libre
Attention : nombre de places limitées ; s’inscrire préférentiellement à l’adresse mail de contact (contact@appeldesappels.org)
Vidéo d'ensemble des journées de Marseille
Interview de Roland Gori suite aux journées de Marseille.
Vidéo : https://youtu.be/7ZzRL5yCAY4
Par ailleur, voici maintenant 10 ans se tenait la première journée de l'Appel des appels, un moment très fort et fédérateur, sur la quelle un film a été réalisé : « Acter par la parole le malaise contemporain : Culture, Éducation, Santé, Justice, Journalisme...».
Vous pouvez visionner le Teaser de ce film grâce au lien suivant : https://vimeo.com/345928422 (mot de passe : 104), ainsi que le film lui-même : https://vimeo.com/346006399 (mot de passe : 104)
Et enfin, ci-dessous, les liens vers les vidéos de nos journées de Marseille, les 6 et 7 septembre 2019.
Vous pouvez visionner le teaser qui annonçait ces journées en cliquant sur le lien suivant : https://vimeo.com/354524511
DIX ANS APRÈS, L’APPEL DES APPELS ET LES NOUVELLES INSURRECTIONS
Vendredi 6 septembre 2019
Propos introductif de Richard Martin
Vidéo : https://youtu.be/LbX_1ZzRQF8
"10 ans, quel bilan ?" Quelques-uns de ceux qui rejoignent l'Appel des Appels interpellent ceux qui le lancèrent.
Vidéo : https://youtu.be/XWHCXPu-5YU
Conférence gesticulée de Laurent Rigaud
Vidéo : https://youtu.be/zToWegQ2x5g
Respiration poétique, la poésie comme expérience de créativité de Myriam Eck
Vidéo : https://youtu.be/JkGZd1gKKEM
Débat suite au film "Réparer l'injustice"
Vidéo :
De nouvelles insurrections ?
Vidéo : https://youtu.be/nhO04R4JcIA
Le médico-social et la santé
Vidéo : https://youtu.be/6XrPd2899hk
Société, climat, et nouvelles technologies
Vidéo : https://youtu.be/lDrRZUyPQSs
Qu’attendre de l’Appel des Appels ?
Vidéo : https://youtu.be/0nOEvOn5oH8
Restitution, Invitation des collectifs, et prospective
Vidéo : https://youtu.be/fHk6tKcX8HU
A MARSEILLE LES 6 et 7 SEPTEMBRE 2019 AU THÉÂTRE TOURSKY
COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVES A L’APPEL DES APPELS ? Où EN SOMMES-NOUS ? QUE PEUT-ON DÉSIRER ?
L’appel des appels vous donne rendez-vous les vendredi 6 septembre après-midi et samedi 7 septembre 2019 toute la journée au théâtre Toursky, 16 promenade Léo Ferré, à Marseille (métro Nationale, ligne 2 rouge), pour en débattre.
Il reste peu de places, mais vous pouvez encore vous inscrire. Pour garantir votre inscription, envoyez votre demande par mail à contact@appeldesappels.org .
Entrée Libre, mais participation au frais possible .
Attention : trois informations importantes
Le programme ci-dessous est susceptible de modifications, notamment pour inclure la participation d’un représentant de la FSU sur la marchandisation de l’école. Nous vous tiendrons au courant dans la prochaine newsletter.
Ensuite, voici maintenant 10 ans se tenait la première journée de l'Appel des appels, un moment très fort et fédérateur, sur la quelle un film a été réalisé : « Acter par la parole le malaise contemporain : Culture, Éducation, Santé, Justice, Journalisme...». Vous pouvez visionner le Teaser de ce film grâce au lien suivant : https://vimeo.com/345928422(mot de passe : 104), ainsi que le film lui-même : https://vimeo.com/346006399 (mot de passe : 104)
Enfin, vous pouvez visionner le teaser annonçant nos journées des 6 et 7 septembre prochain en cliquant sur le lien suivant : https://vimeo.com/354524511
DIX ANS APRÈS, L’APPEL DES APPELS ET LES NOUVELLES INSURRECTIONS
APPEL DES APPELS ACTE 2 ?
Décembre 2008. A l’initiative de deux psychanalystes, Roland Gori et Stefan Chedri, un Appel des appels, ayant vocation de rassembler tous ceux qui luttaient contre la « casse » de leurs métiers, était lancé. Près de 90000 « professionnels de l’humain » s’y sont reconnus. Ont suivi des journées de travail, la constitution d’une Association, la construction d’un site, et dès 2009 un premier ouvrage au titre ambitieux : « Pour une insurrection des consciences », coordonné par Roland Gori, Barbara Cassin et Christian Laval, paru aux Éditions des Mille et une nuits. Cet ouvrage réunit des contributions de professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, de l’enseignement, du travail social, de la justice, de la culture et de l’information révoltés par les nouvelles procédures technocratiques et comptables inspirées du néolibéralisme, engagées par les réformes lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Aucune de ces analyses qui alertaient sur la perte de sens des métiers, l’emprise de l’évaluation comptable, la prolétarisation des professionnels et la mise en servitude des citoyens, n’est devenue obsolète. L’ubérisation des métiers, la paupérisation des professionnels et la dégradation des services rendus aux citoyens n’a fait que croître et s’accélérer sous la magistrature d’Emmanuel Macron. Au nom de la productivité et de la rentabilité, on a assisté, par ailleurs, à des vagues de suppressions d’emplois dans l’industrie, jusqu’à des fermetures d’usines aux technologies de pointe (Alsthom), et désormais dans la fonction publique.
Ces processus de transformation des métiers, qui relèvent de la mystique de « l’homme auto-entrepreneur de lui-même », bafouent les valeurs démocratiques et républicaines de fraternité, de solidarité, de liberté partagée et d’égalité désirée. Les termes et les attendus de 2009 restent largement valables, mais leur écho s’est trouvé assourdi par la fin de non-recevoir que leur ont opposé les institutions en place, la durée de cette entreprise sans résultat tangible. La tendance à la résignation et au découragement en a été le prix.
Mais, à ce jour, dans le soin, l’éducation, et le travail social, de nouvelles « insurrections » émergent. Des services d’urgence chantent en chœur « Il y a de la colère dans le cathéter ». Le collectif « Pas de bébés à la consigne » fait face, avec les syndicats, à une menace de réduction de l’encadrement dans les crèches. Dans les EHPAD, pour les personnes très âgées, la maltraitance tend à devenir la norme. La nécessité de prendre soin des vulnérabilités sociales et psychologiques, aux âges les plus sensibles de la vie, est oubliée, déniée, désavouée. Dans l’éducation, la colère monte contre le tri de parcours sup infligé aux étudiants, et contre l’autoritarisme qui tombe sur les professeurs. Des magistrats s’inquiètent de la mansuétude dont bénéficient les violences policières contre des manifestants. La colère gronde dans des professions à statut : les cheminots qui ont un devoir de service public seraient soumis à l’arbitraire du privé. Aux fonctionnaires, on veut imposer un régime de contrat précaire d’entrée et de sortie selon le bon vouloir des hautes administrations.
Les nouvelles technologies et les idéologies scientistes sont mises à contribution pour légitimer ce nouvel ordre politique en naturalisant les inégalités sociales. Là encore, on fait injure au cœur de métier, à commencer par celui des chercheurs et des scientifiques, pour détruire les fondements humanistes des démocraties sociales et républicaines. Ce mouvement de dégradation écologique qui pille la planète autant qu’il menace « l’humanité des humains » est-il inexorable ?
Nous pourrions craindre qu’aujourd’hui les contradictions structurelles des démocraties libérales ne profitent qu’aux pires idéologies autoritaires, xénophobes, nationalistes et préfascistes renaissantes. Pourtant, une « improbabilité infinie » se manifeste : la colère gagne des populations dépourvues de protection et dont la vie est maltraitée par des petits salaires, des contrats esclavagistes, et des fins de mois misérables. Les gilets jaunes en sont devenus l’emblème. Ils ont donné à leur mouvement spontané, aléatoire, évolutif, un caractère d’insurrection qui a remis, selon les mots de l’historien Gérard Noiriel, « la question sociale au centre », donnée dont on n’a pas encore mesuré tous les enjeux, ni évalué toutes les conséquences.
Les « professionnels de l’humain », dont nous sommes, ne peuvent rester indifférents à ces nouvelles formes d’insurrection qui nous rappellent que, si « la liberté requiert la présence d’autrui », selon l’expression d’Hannah Arendt, la conscience est aussi sociale. Peut-on imaginer un appel intitulé : « pour une insurrection de la conscience sociale des professionnels » ?
Ce texte a la modeste prétention de procéder à un bref état des lieux en vue d’une relance de l’Appel des appels pour ses dix ans d’existence. Sa rédaction est personnelle non sans avoir bénéficié de plusieurs échanges collectifs, et d’aperçus de Roland Gori, l’un des fondateurs de 2009.
Pour l’Appel des appels, Charles .
Appel et pétition à signer en cliquant ici.
Un mail de confirmation vous sera envoyé. Attention, vérifiez bien dans vos spams !
Nous, Conseil de l’Appel des appels, faisons notre le texte1 ci-après de Roland Gori et Marie-José Del Volgo publié dans Libération du 8 janvier 2019 et nous appelons à signer notre appel « Stop au gâchis humain ».
En effet que valent les politiques sociales et économiques qui, au nom de la raison budgétaire, ne tiennent absolument pas compte des maltraitances et des morts des humains abandonnés dans la rue, dans les EHPAD et jusqu’à l’hôpital produisant des catastrophes sanitaires et humaines ? La vulnérabilité des patients et des soignants, l’angoisse des familles et des professionnels, sont méprisées et rendues invisibles par une bureaucratie aussi féroce qu’inefficace. Ces violences symboliques et matérielles font le jeu des populismes et des extrémismes avec d’autant plus de facilité que la culture et l’information sont marchandisées sous l’effet des modes et du « présentisme », bradées comme spectacles éphémères et inconsistants. Cette obsolescence de l’humain est aggravée par un déclin des humanités, par un effondrement des dispositifs de formation à l’esprit critique et à la réflexion traditionnellement assurés par l’éducation, la recherche et la culture. Le lien démocratique et la pensée critique fondés sur le goût de la liberté et de la justice sont sacrifiés par des dispositifs d’intimidation sociale qui se prétendent « expertises ».
Ça suffit !
Il ne faut plus céder à la curatelle technico-financière des humains accomplie par ces pseudo évaluations qui ignorent délibérément le gâchis humain qu’elles produisent, la perte du sens de l’existence, la dévalorisation des vies, le désespoir et le malheur, au profit d’une logique de domination sociale. Aujourd’hui où, de nouveau, des printemps de colère et de désespoir émergent refusons ces pseudo évaluations, vecteur essentiel d’une politique de prolétarisation des métiers et de paupérisation des professionnels. Arrêtons ces impostures que sont les évaluations comptables et les fake news sur lesquelles elles s’appuient. Exigeons que les mesures de la valeur prennent en compte le coût humain.
L’Appel des appels apporte son soutien à tous ceux qui résistent à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social, au premier rang desquels les mouvements sociaux de ce printemps.
Les enregistrements vidéos de nos journées du 13 et 14 octobre dernier sont accessibles sur notre site, en cliquant sur les lliens ci-dessous.
Merci à Christiant Mrasilevici pour la mise à disposition de ces vidéos.
Lieu : coupole Niemeyer, 2 place du colonel Fabien, 75019 Paris.
Cliquez sur le titre pour visionner les enregistrements vidéo de nos deux journées
Paru dans Libération le 8 février 2016.
Depuis trente ans, les lois antiterrorisme se sont multipliées, souvent en réaction directe à des attentats meurtriers. De la première loi antiterroriste de 1986, initiée par Charles Pasqua, jusqu’aux lois de novembre 2014 et de juillet 2015, les gouvernements n’ont eu de cesse d’accroître les dispositifs sécuritaires, au motif de protéger les libertés publiques. Les événements tragiques de l’année 2015 ont rendu plus que jamais nécessaire une réflexion citoyenne sur les libertés publiques et privées dans une démocratie qui ne saurait faire l’impasse sur la sécurité. Aucun gouvernement ne peut ignorer la question de la nécessaire sécurité, dans la réalité de sa mise en place comme dans les sentiments qu’elle inspire. En démocratie, cette question conditionne la liberté elle-même.
Avec une infinie tristesse, nous avons appris les massacres dont la haine aveugle et sourde à toute humanité s’est rendue coupable. Oui nous sommes tristes, meurtris, révoltés et en colère. Nous sommes affectés par cette haine qui a atteint en priorité notre jeunesse. Oui nous revendiquons ces sentiments face à de nouveaux fascismes qui célèbrent la mort au nom de Dieu. Nous revendiquons la dignité et la liberté pour tous les humains, oui tous les humains, même ceux qui sont instrumentalisés par un nihilisme abominable qui en fait des machines de mort. À cette volonté du néant qui émerge du chaos d’un monde déboussolé nous devons tous ensemble opposer les valeurs humanistes, que l’Appel des appels défend spécialement dans la pratique de nos métiers. Nous devons tous ensemble revendiquer les ambitions de la démocratie, de la vraie démocratie, celle des citoyens. Il faut prendre toute la mesure de ces propos de Camus, aux lendemains d’autres massacres : « dans les temps déchirés ou chaotiques que nous vivons, l’idée qu’on va réparer tant de maux dus à l’argent, par une politique de confiance à l’égard de l’argent est une idée puérile ou malheureuse. » À l’argent nous devons, tous, préférer cette liberté dont nous avions pris l’habitude, sans toujours nous rendre compte que nous avions aussi à la défendre comme un bien sacré. C’est à cette défense collective que nous devons, après nos pleurs, nous atteler.
Aujourd’hui, au nom de l’Appel des appels, toutes nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, à tous les proches, aux survivants de ces actes cruels, lâches et barbares qui tentent de détruire l’humanité des hommes.
Le Bureau de l'Appel des appels
Comment l’Appel des appels ne se sentirait-il pas concerné par les événements des 7 et 11 janvier survenus à Paris ? Par la tuerie des journalistes-dessinateurs de Charlie Hebdo, par l’assassinat de concitoyens sur la base de l’appartenance confessionnelle que leur supposait le tueur, par le meurtre de plusieurs policiers, mais aussi par le sursaut républicain massif qui a suivi. Ce choc oblige tous les citoyens et les responsables, à tous les niveaux, à se poser des questions politiques cruciales sur l’état actuel de notre société, sur l’évolution du monde, sur la nature et l’urgence des changements à opérer.
Conclusion de la journée de l'Appel des appels organisé le 6 septembre dernier, et intitulée "Marché du droit et justice pénale".
Paru dans le journal "Le Monde".
On se souvient que la loi Liberté et responsabilité des universités (LRU), adoptée dès août 2007, juste après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et considérée comme la grande réussite de son quinquennat, devait rendre à l'université et à la recherche françaises le lustre qu'elles avaient perdu et les élever au niveau des meilleures universités du monde. Finalement, il s'avère que cette loi a été, à bien des égards, un piège. Ce n'est pas le principe de l'autonomie qui est en cause, mais la manière dont elle a été conçue et réglementée.
Robert Castel nous a quittés mardi 12 mars dernier et nous étions plusieurs centaines au cimetière de Montmartre samedi matin pour lui rendre un ultime hommage.
L’Appel des appels vient de perdre un ami, un soutien majeur et un auteur dont les concepts, les analyses praxéologiques ont inspiré nombre de nos actions collectives et de nos travaux individuels ou collectifs. Robert Castel vient de nous quitter.
Comment fait-on pour commencer dans la vie ? Cette interrogation est commune à de nombreux jeunes. Nous rencontrons de nombreuses difficultés pour entrer dans cette société. Nous affrontons un marché du travail, une société qui s'est tellement dégradée ces trente dernières années que nous, jeunes générations nées durant cette période sommes plutôt pessimistes et manquons d'espoir.
L’appel des appels, suite à une proposition soutenue à l'unanimité par les participants à la journée de réflexion du 27 octobre 2012, et adoptée lors de l'assemblée générale du 28 octobre 2012 à Paris, demande la suppression des agences nationales et régionales d’évaluation et de notation qui, dans les domaines de l’enseignement, de la recherche, de la santé, compromettent et pervertissent nos métiers.
Nous vivons une période marquée par l'augmention de la "pression des normes" liée à l'accroissement de la quantité de dispositifs d'évaluation et de contrôle qui régissent les pratiques professionnelles. Source d'aliénation individuelle et de destruction du lien humain, ce processus de "densification normative" est cependant réversible. Dans notre contexte propre et avec les outils qui sont les nôtres, il est en effet souvent possible de cesser de l'alimenter, voire de contribuer à l'inverser, au moins localement, et/ou de s'en affranchir, au moins en partie. Voici quelques clés pour y aider.
Depuis plusieurs mois déjà, des collectifs comme l’Appel des appels, Pas de 0 de conduite, Sauvons la Recherche, Sauvons l’hôpital, Sauvons les RASED, les Déchiffreurs etc., attirent l’attention du public et des hommes politiques sur les conséquences catastrophiques des réformes du gouvernement Sarkozy inspirées d’un modèle néolibéral de l’humain, du lien social et du rapport à la nature.
Pour les plus anciens d’entre nous, l’insurrection étudiante au Québec réveille de bien vieux souvenirs. Comparaison n’est pas raison. Il n’empêche.
Un sentiment trouble s’empare de nous, ravive une mémoire à fleur d’actualité, accroît l’espoir et éveille l’attention. Comme en Mai 68, c’est un événement en apparence mineur et bien localisé à la jeunesse étudiante qui déclenche les manifestations.
La crise économique, sociale, environnementale et anthropologique que nous traversons franchit un nouveau seuil avec la désorganisation croissante incontrôlée des circuits financiers. La politique d’austérité nous est présentée comme une nécessité pour « rassurer les marchés ».
NOUS, PROFESSIONNELS du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information, de la culture et de la recherche, avons depuis trois ans attiré l’attention des pouvoirs publics et des citoyens sur les conséquences sociales désastreuses de l’introduction d’une culture issue du capitalisme financier dans nos pratiques de services publics et associatifs.
Nous affirmons notre volonté de rebâtir une université de tous les savoirs et pour tous les publics et notre souhait de nous mobiliser sur le cœur de notre métier, l’enseignement et la recherche, plutôt que nous engager dans une organisation par projets qui nous oblige à investir dans l’aléatoire. Nous vous invitons à rejoindre l’Appel des Appels et tous les mouvements de résistance qui s’organisent dans toutes les institutions de la République confrontées à l’idéologie managériale et à la nouvelle gestion publique.
Par Roland Gori, article paru dans le journal l'humanité du 22 février 2012
Emission de Catherine Parisot sur Fréquence protestante avec Roland Gori, psychanalyste : "Contre la tyrannie des experts : la liberté de penser"
Pétition à lire et signer ici.
Dans un article daté du 4 janvier 2016, Le Monde Afrique signalait « malgré Boko Haram dix bonnes nouvelles pour l’Afrique » pour l’année écoulée. La sixième était, après plusieurs années de disette, la remise du prix de champion de la gouvernance à l’ancien président de Namibie par le milliardaire Mo Ibrahim, président de la fondation éponyme qui a développé un indice pour la promotion de la bonne gouvernance en Afrique.
Des propos erronés voire mensongers, une méprise affichée et assumée
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