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Communiqué de l’Appel des appels

« Douze ans après sa création, l’Appel des Appel[1] constate la faillite des agences technocratiques du New public management dont la prétention de réformer nos métiers était de les rendre plus performants. Face à la crise sanitaire, climatique, sociale et politique, force est de constater que ce sont les professionnels utiles à la Nation qui ont permis aux citoyens et à la société de vivre. Les professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, des transports publics, de l’énergie, de l’information, de la justice et de la culture ont assuré aux mieux leurs missions d’intérêt général en préservant la vie sociale. L’hôpital maltraité, matraqué au cours des mois précédents, en a donné l’exemple le plus évident. Au moment où l’urgence sanitaire a permis aux services d’intérêt général de s’affranchir des logiques démentes de la concurrence à tout prix, de la rentabilité sans signification, de la soumission aux bureaucraties des Agences d’évaluation, aux restrictions budgétaires illimitées, à la servitude généralisée aux profits des actionnaires, les professionnels ont fait leur métier avec une efficacité  et un dévouement absolu salués par la population.  La rhétorique de propagande confondant excellence et concurrence, valeur et chiffre, s’est effondrée.  Nous ne reviendrons plus en arrière, nous ne nous laisserons plus confisquer notre éthique des métiers et notre liberté de professionnels par les parasites de la bureaucratie et le verbiage de ses communicants. L’éthique des métiers est indissociable des exigences que les services citoyens sont en droit d’exiger de nos actions. Nous respectons les travailleurs des  secteurs privés qui n’ont pas non plus démérité au cours de cette pandémie. Mais, à chacun son rôle et ses finalités. Les nôtres sont de nous placer au service de l’intérêt général et de l’équilibre social de la démocratie républicaine. L’Etat n’a pas été le garant qu’il aurait dû être, toutes ces années durant, de cette exigence républicaine d’accès de tous aux biens communs. Loin de soutenir ses services publics dans leurs actions d’intérêt général il les a bridés et déformés en en pervertissant la finalité. En se grimant aux couleurs des secteurs privés, mais sans en courir les risques, les pouvoirs en charge de l’Etat ont détruit sa fonction d’arbitre des intérêts particuliers en se mettant au service des ambitions du privé et des puissances oligarchiques. Il appartient aux citoyens de reprendre le contrôle des services publics en les plaçant, dans les plus brefs délais, sous une sauvegarde constitutionnelle et en sanctuarisant les services qu’ils sont amenés à rendre. »