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Communiqué de l'Appel des appels

 

Ce mercredi 13 février 2024, un patient hospitalisé depuis dix jours sur un brancard dans un box de consultation s’est donné la mort aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan. Depuis des années, les conditions de travail dans les services d’urgence ne cessent de se dégrader et les risques pour les patients de s’aggraver.

Combien faudra-t-il encore de drames humains et de vies perdues pour rétablir l’intégrité des missions de nos services publics du soin, mais aussi de l’éducation, de la justice, du travail social, de la recherche, de l’information ? 

L’affaiblissement du secteur public combiné au renforcement du privé s’accompagne de son lot de malheurs personnels, comme aux urgences, et de drames sociaux comme dans les écoles. Récemment, encore, le Ministère de la santé n’a-t-il pas eu l’idée « géniale » pour dégorger ou plus justement « masquer » les listes d’attente des patients en souffrance psychique d’externaliser leur prise en charge par huit séances pour une guérison «  miraculeuse », confiées à des psychologues libéraux ? 

Dans le même temps, EDF,  entreprise publique, vient de sélectionner Amazon Web Services, la filiale services informatiques du groupe américain, pour lui confier la planification de la maintenance de centrales nucléaires françaises ! N’a-t-on pas déjà chargé le cabinet Mac Kinsey durant la pandémie de Covid-19 de gérer la crise sanitaire ? Faudra-t-il à l’avenir faire gérer les municipalités, les régions et la nation par des multinationales ? 

L’Administration Française se voit de plus en plus, dépossédée de ses missions par des Agences diverses et variées pour mettre en œuvre des politiques de dislocation des services publics. Car, il nous faut le dire, haut et fort, ces institutions, de santé, d’éducation, de recherche, de justice, de culture, d’information…, ne sont pas en crise mais en voie de liquidation. C’est une politique néolibérale volontariste qui a créé les dispositifs dont elle avait besoin pour parvenir à cette révolution conservatrice de régression sociale et qui continue à les développer.

Il est urgent, avant qu’il ne soit trop tard, de rendre aux services publics et à ceux qui sont en première ligne, soignants, enseignants, travailleurs sociaux, personnel de justice…, les moyens d’exercer leurs missions qui n’ont cessé de leur être confisqués depuis déjà au moins trois décennies.

 

Le bureau de l’appel des appels, le 16 février 2024