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AdA67. Programme rencontres 2e semestre 2020

  • Vendredi 04.09 .2020. 19h Dans le cadre des Bibliothèques Idéales de Strasbourg

Cité de la musique et de la danse

Attention : Les conditions d’accès vous seront indiquées en fonction de l’évolution sanitaire à partir du 20.08.2020 sur le site des BI

https://bibliotheques-ideales.strasbourg.eu/

 

Après les crises sanitaires et sociales  : comment en sommes-nous arrivés la? Comment éviter que cela se reproduise?

Roland Gori, psychanalyste, président de l' Appel des Appels  s'entretient  avec Fabienne Orsi des « Économistes atterrés ».

Ils abordent la question de la façon dont nos sociétés en continuant à éclairer leurs conduites par les astres morts des croyances fondatrices des sociétés industrielles se précipitent dans un gouffre…en oubliant la solidarité et l’entraide. Au delà du slogan et de son instrumentalisation politico-médiatique, ils reviendront sur la notion de biens communs et en montreront toute la portée pour penser et construire demain.

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Fabienne Orsi est économiste, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement, co-directrice du Dictionnaire des biens communs (2017,PUF) et autrice de Vers une république des biens communs ?  (LLL, 2016) et Roland Gori, est professeur honoraire de psychopathologie à Aix Marseille Université, psychanalyste, président de l’Appel des appels, auteur de « Et si l’affonndrement avait déjà eu lieu. L’étrange défaite de nos croyances », (2020, LLL), Homo Drogus (2019, H.Collins), La nudité du pouvoir (2018, LLL), Un monde sans esprit (2017, LLL), L’individu ingouvernable (2015, LLL) Débat animé par l’ ADA67

 

 

 

  • Samedi 05.09.2020 12h : Dans le cadre des Bibliothèques Idéales de Strasbourg

Cité de la musique et de la danse

Attention : Les conditions d’accès vous seront indiquées en fonction de l’évolution sanitaire à partir du 20.08.2020 sur le site des BI

https://bibliotheques-ideales.strasbourg.eu/

 

Management « moderne » et désolation

 

L’historien Johann Chapoutot a montré dans ses ouvrages que le management moderne, l’organisation hiérarchique du travail par objectifs, comme nombre de modèles actuels de « gestion » néolibérale des ressources humaines  tirent certaines de leurs racines des théories nazis. Dans leurs ouvrages Roland Gori et Marie José Del Volgo ont montré comment la médecine, la psychiatrie et l’éducation se sont insidieusement placées au service de ce nouvel ordre économique. Ils s’entretiennent avec Thomas Schauder de cette nouvelle figure anthropologique de l’humain que proposent les idéologies actuelles de ces disciplines.

 

Johann Chapoutotest professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne, auteur de La loi du sang (2014, Gallimard) et de Libres d'obéir. Le management, du nazisme à aujourd'hui  (2020, Gallimard) ; Roland Gori est professeur honoraire de psychopathologie à Aix Marseille Université, psychanalyste, président de l’Appel des appels, auteur de Et si l’affonndrement avait déjà eu lieu. L’étrange défaite de nos croyances », (2020, LLL), Homo Drogus (2019, H.Collins), La nudité du pouvoir (2018, LLL), Un monde sans esprit (2017, LLL), L’individu ingouvernable  (2015, LLL) ; Marie José Del Volgo est psychanalyste, rédactrice en chef de Cliniques méditerranéennes, membre fondatrice de l’Appel des appels, ancienne, MCU (HDR)-PH à Aix Marseille, auteure de  L’instant de dire  (1997, réédition poche 2012, érès),  La santé totalitaire (avec Roland Gori, 2005, réédition poche Flammarion 2014), Exilés de l’intime  (avec Roland Gori, 2008, réédition LLL 2020).

Le débat sera animé par Thomas SCHAUDER, professeur de philosophie, chroniqueur au Monde, auteurde  La société de consumation : pour une politique de l’oisiveté  (2020, Edition Marie B. Coll Lignes de repères)

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  • Samedi 17/10/2020  (16h-19h)

 

au coeur de la crise, helas, la presse !

La plupart des français ne croient plus à ce qui se dit ou s'écrit dans les medias.

Charles Silvestre

 

Dans la question centrale posée par Roland Gori pour comprendre la crise, le journalisme est aux premières loges. Charles Silvestre y oppose le cas de quatre figures du journalisme : Jaurès, Camus, Sartre et Gramsci, qui ont osé défier les vérités officielles.

A la fin de l’été 2020, on va rentrer dans le dur. Le dur des crises sanitaire, éducative, sociale, politique, qui se sont enchainées, mais qui ne sont pas soldées. Plutôt que d’attendre en redoutant les suites, mieux vaut y réfléchir à temps. Roland Gori avance une hypothèse qui fait le titre de son récent ouvrage : « Et si l’effondrement avait déjà eu lieu » (1). Autrement dit : ne craignez pas que la terre s’ouvre sous vos pieds, c’est déjà fait, si on entend par là les failles de la société qui se sont élargies.

Un autre domaine que le soin, l’éducation, la justice maltraités qui ont été au départ de l’Appel des Appels, est frappé par une crise qui, pour être moins visible, n’en est pas moins inquiétante. Les Français, dans leur majorité, ne croient plus à ce qui se dit ou s’écrit généralement dans les médias. On aurait tort de s’en moquer. La ruine de l’esprit public a déjà produit des petites ou grandes catastrophes.

Y a-t-il dans la vie du journalisme des précédents qui permettent de ne pas désespérer du métier. A quatre reprises, des journalistes, face aux crises, aux désastres de la guerre et du mensonge d’Etat, ont permis à la civilisation de reprendre des forces.

Jean Jaurès, avant 14-18, Albert Camus, au sortir de 39-45, Jean-Paul Sartre en pleine guerre d’Algérie, l’Italien Antonio Gramsci, au cœur du fascisme, ont eu cette audace de la pensée et de l’engagement quitte, parfois, à y laisser leur vie.

Leur caractéristique commune est d’avoir été, dans l’urgence, des journalistes se faisant philosophes ou des philosophes se faisant journalistes. Car, il n’y a pas de journalisme qui soit à la hauteur des événements, des crises, sans être un journalisme de la pensée et de l’écriture vivante. Leur intervention fut, dans chaque cas, « un moment de la conscience humaine », comme Anatole France qualifia le J’accuse de Zola dans l’Affaire Dreyfus.

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Charles Silvestre est journaliste, ancien rédacteur en chef de l’Humanité, vice-président de l’association des Amis de l’Humanité présidée par le plasticien Ernest Pignon-Ernest.

Il a publié trois ouvrages sur Jaurès : « Jaurès, la passion du journaliste » ( Ed.Le Temps des Cerises ), « La victoire de Jaurès » et « Je suis Jaurès », après les attentats contre Charlie Hebdo, chez Privat. Il est l’auteur d’un essai «  La torture aux aveux » sur la guerre d’Algérie (Ed. Au Diable Vauvert), et d’un livre co-écrit avec Roland Gori et Bernard Lubat, « Le Manifeste des oeuvriers » ( Actes Sud Les liens qui libèrent ).

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  • le 7/11/2020. 16h-19h

 

La société de consumation : pour une politique de l'oisiveté

Thomas Schauder


Depuis sa création, l'Appel des Appels dénonce la casse des métiers, la destruction des services publics et la mise sous tutelle techno-financière de tous les aspects de nos vies.

Cette dénonciation, Thomas Schauder la reprend dans son livre La société de consumation : pour une politique de l'oisiveté (Marie B., coll. Lignes de repères, 2020). Il montre que l'organisation actuelle du travail exige que nous consacrions tout notre temps et toute notre énergie à ce dernier, alors même qu'il n'est plus en mesure de tenir ses promesses d'enrichissement, d'insertion sociale et d'émancipation. Les causes en sont multiples : réduction de l'homme et de la nature à du stock et du flux de marchandises, abandon par les États de leur mission de défense de l'intérêt général, fascination pour le soi-disant "progrès" technique... Et les effets sont aujourd'hui parfaitement visibles : nous vivons dans un état de crise permanente (sanitaire, écologique, économique, migratoire, politique).

Contre les effets délétères de ce qu'il nomme le "faire-rien" (la production et la consommation à outrance de biens et de services de mauvaise qualité), l'auteur oppose une "politique de l'oisiveté" qui remet au centre l'éthique du bien faire et du bien vivre, la sanctuarisation des biens communs et la préservation des écosystèmes. La culture, l'éducation et la sensibilité deviennent des armes contre la violence techno-économique, et la diminution du temps de travail l'un des leviers permettant de repolitiser nos existences.

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Thomas Schauder est écrivain et professeur de philosophie. Diplômé de l'Université de Strasbourg et de l’Université Paris Ouest-Nanterre, spécialisé en philosophie politique et philosophie de l'écologie, il enseigne actuellement à Troyes (Aube). Depuis 2017, il publie régulièrement une chronique au Monde Campus qui propose une analyse philosophique de l'actualité.

 

 

  • Un atelier de 5 ou 6 séances au cours de l’année 2020-2021dont les dates seront précisées ultérieurement à ceux qui nous signaleront leur souhait d’y participer

 

Cette peur qui nous gouverne

Atelier animé par Vincent Berthou et Nicole SCHAUDER

 

La crise sanitaire que nous traversons, inédite et encore incertaine, met au premier plan la peur comme  élément organisateur guidant notre vie quotidienne. Pourtant, maitriser cette peur, ne pas la subir, faire avec, voire dans une certaine mesure, jouer avec, participe de la construction de la personnalité.

Dans un tel contexte avoir peur est bien compréhensible, mais cette peur n’est elle pas volontairement entretenue? Elle justifie nombre de décisions coercitives et punitives. Faire peur, menacer, en appeler à une vigilance permanente assortie d'une obéissance sans faille se pérennise bien au delà des états d’urgences successifs.

Mais cette dérive est elle si récente? Hormis le développement galopant des systèmes assuranciels, n’est-elle pas le signe d’une infantilisation grandissante de la part de nos responsables, N+x et autres hiérarchies, "nos tutelles" comme on dit justement dans le champ sanitaire…Qui ne craint pas de se faire taper sur les doigts? Du plus au sommet de l’état à l’employé le plus modeste?...

Là encore cette crise sanitaire montre qu’il peut en être autrement, qu’il y a des alternatives au repli ou à la paralysie. Pour peu que la liberté d’entreprendre, de penser, d’imaginer ne soit pas trop restreinte ni contrainte, pour peu que soit maintenue une place à la responsabilité individuelle pour maintenir précaution et prudence, cette peur peut aussi nous amener à être créatif, à faire équipe.

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