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Instrument indispensable à toute gouvernance, forgé sur le modèle des pratiques des agences de notation financière, l’évaluation a étendu son empire à tous les domaines, tous les métiers, tous les instants, tout, vraiment tout, de la naissance à la mort. Et elle n’a cessé de prouver, de toutes les manières possibles, son inopérante bêtise et sa dangerosité. Pourtant, elle n’est jamais démentie : elle promet encore plus, si l’on évalue encore…
"Insoumission accomplie", par Eric Loret, Libération.
Ouvrage à paraître le 5/02/2014, aux éditions Les Liens qui Libèrent.
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La promesse de bonheur faite aux peuples et aux individus constitue, à l’instar des religions et des idéologies, un opium qui les prive de leur liberté. En les berçant avec la vieille chanson de l’abondance et du bien-être, en les insérant toujours plus dans des réseaux de surveillance et de contrôle au motif de les protéger des risques et des dangers, le pouvoir démocratique contraint les citoyens à abandonner leurs libertés publiques au profit de l’automatisme des procédures. Les nouvelles technologies installent et légitiment un système politique et culturel qui menace la démocratie et favorise l’impérialisme du marché.
(D)Évaluation : Reste t-il un espace de parole qui résiste aux chiffres ?
Nous vivons dans une société où tout doit être évalué afin d’être traité, classé, géré. Mais peut-on appliquer cette logique à l’Homme dans les institutions sociales, l’entreprise, le monde médical... ? Peut-on transformer la souffrance en simples données, en diagnostic chiffré, sans risquer de perdre l’essentiel en route : nos singularités, nos histoires personnelles, ce qui fait notre humanité ? Cette évaluation à tout prix, sous prétexte d’efficacité et sous couvert de compassion, n’aurait-elle pas la soumission pour mobile et la peur pour conséquence ?
Par Roland Gori, à lire dans Libération
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