Une prison spécialisée pour agresseurs sexuels

Dans son interview à Ouest-France, Michel Mercier annonce le projet de création d'un nouvel établissement pénitentiaire "pour les agresseurs sexuels nécessitant des soins psychiatriques".

"Nous créerons un nouvel établissement pénitentiaire, un hôpital prison pour les agresseurs sexuels nécessitant des soins psychiatriques", a-t-il déclaré.

Il s'agira d'un établissement pénitentiaire pour des détenus nécessitant des soins psychiatriques et son lieu d'implantation sera déterminé dans le cadre de la réforme de la carte pénitentiaire, actuellement en cours de discussion, a indiqué à l'APM le cabinet du garde des sceaux.

Dans le cadre de cette réforme, les 45 établissements pénitentiaires identifiés comme les plus vétustes seront rénovés, reconstruits, détruits ou remplacés par des "projets alternatifs", dont ce nouvel établissement pénitentiaire spécialisé. Les choix devraient être annoncés d'ici juin.

Michel Mercier a aussi indiqué dans son interview qu'il souhaitait remédier à des "dysfonctionnements" constatés sur "l'absence d'informations partagées" entre le milieu pénitentiaire et le milieu médical pour le suivi des anciens détenus.

"Il faut développer de nouveaux outils de diagnostic et mettre en place un suivi différencié et adapté", déclare-t-il, en mentionnant comme informations à partager le traitement médical suivi par la personne.

Le ministère de la justice avait annoncé fin janvier qu'il préparait des mesures pour renforcer le suivi des détenus auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.

La magistrate Corinne Moreau doit rendre très prochainement un rapport sur la composition et le fonctionnement d'un "office opérationnel de suivi des délinquants sexuels et violents", structure interministérielle qui aura un rôle de "repérage, d'alerte et de prévention". Il devra conduire un "travail d'analyse criminologique et comportementale, voire de profilage des délinquants sexuels ou violents les plus dangereux et présentant un risque particulièrement élevé de récidive".

Cet office devrait notamment comprendre des experts psychiatriques.

Par Roland Gori, à lire dans Libération