Stefan Zweig, si cruellement lucide, par Roland Gori

Au moment où, dans le clair-obscur des crises, renaissent les monstres des fanatismes cruels, des nationalismes cyniques, des replis identitaires frileux, il faut relire Zweig ! Tout Zweig, l’écrivain des passions, l’Européen des Lumières, le citoyen du monde, le juif apatride, l’amoureux de la diversité brésilienne, seule « terre d’avenir » pour un monde chaotique qui a trop longtemps aligné le classement des peuples sur leur puissance industrielle, financière et militaire.

Il faut relire son éloge d’un Brésil, quelque peu imaginaire, transformé en modèle de communauté humaine où la culture naît du ­mélange des races, de la fusion des particularismes religieux, ethniques et historiques.

Il faut relire Zweig, ses appels aux Européens, sa « lutte pour la fraternité spirituelle », seule à même de « guérir » le Vieux Continent de la « maladie mortelle » des nationalismes nés de la dislocation des mondes soumis aux ­impérialismes marchands, à la fragmentation des peuples hypnotisés par des idéologies fanatiques.

Il est un livre remarquable et injus­tement négligé de Zweig, Conscience contre violence, dont je voudrais prescrire la lecture à ceux qui nous gouvernent et dont chaque phrase me semble éclairer de manière fulgurante notre actualité.

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Par Roland Gori, à lire dans Libération