Pas de changement pour la maternité des Bluets, toujours en danger

L'Agence Régionale de Santé vient de faire part  de ses 67 préconisations pour « sauver » la maternité. Si certaines d'entre elles pourraient être les bienvenues comme « Monter le projet de maison de naissances »,  d'autres vont directement à l'encontre des valeurs de l'établissement :

 

Þ   Poursuivre la hausse des activités obstétricales en ciblant 3200 accouchements par an à l’horizon 2015 

Þ   Faire de l’établissement un site pilote dans le cadre des expérimentations en cours sur les hospitalisations à domicile et les retours précoces.

Þ   Louer des plages de bloc opératoire inoccupées à des chirurgiens libéraux.

 

Cette mission d’appui devait répondre à la problématique urgente de trésorerie de la maternité,  en obtenant le déblocage d’un soutien financier de l’ordre de 6,6 millions d’€.

Si la mission rapporte également qu' «   à très court terme […] un soutien financier de 4 millions » devrait être mis en place, les équipes se demandent «  Qui? Quoi ? Comment ? Fin 2012 ne serait-il pas trop tard ?

 

Le changement de financement, c'est pour quand ?

 

Le gouvernement issu du vote du 6 mai s’est engagé à arrêter la règle inique de la «convergence des tarifs » qui détruit l’hôpital et ses missions de service public.

Dans ce cadre, nous demandons que soit envisagée une réparation du préjudice subi par l’hôpital, qui met à mal chaque jour un peu plus l’excellence de la prise en charge, unanimement reconnue.

 

Ce 3 juillet, les bluets, et les différents membres de  l'association Ambroise CROIZAT  iront jusqu'au ministère de la santé pour initier un dialogue avec Marisol Touraine.

 

Parce que la liberté commence dès la naissance, parce qu'il est temps d'installer une reconnaissance financière de l'accompagnement de la naissance, de l'allaitement, nous invitons le gouvernement à revoir la tarification à l'activité mise en place par le gouvernement Fillon en 2008.

Une méthode qui ne finance que des actes techniques, qui envahi des établissements comme les bluets par la médicalisation et installe la souffrance du personne toujours soumis à plus de productivité quand les métiers du secteur hospitalier sont de moins en moins valorisés.

 

 

Par Roland Gori, à lire dans Libération