Le temps des alliances - Roland Gori, Jeudi 18 décembre à 19h au Toursky, Marseilles

LE TEMPS DES ALLIANCES

Jeudi 18 décembre 2014 à 19 h

Autour de son dernier livre "Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?"

THÉÂTRE TOURSKY

16 passage Léo Ferré – 13003 MARSEILLE

Réservations : 0 820 300 033

Entrée libre

 

Avec

 

Richard Martin directeur du théâtre Toursky,

 

et, comme discutants :

 

Annie-Claude Jeandot,

professeur de lettres en lycée technologique et animatrice radio sur Radiogalère,

 

Pierre Lecoz,

Professeur de philosophie à la Faculté de médecine de Marseille,

 

Christian Bonnet,

Maître de conférences de psychopathologie a Aix Marseille Université

 

 

 

La promesse de bonheur faite aux peuples et aux individus constitue, à l’instar des religions et des idéologies, un opium qui les prive de leur liberté.

 

En les berçant avec la vieille chanson de l’abondance et du bien-être, en les insérant toujours plus dans des réseaux de surveillance et de contrôle au motif de les protéger des risques et des dangers, le pouvoir démocratique contraint les citoyens à abandonner leurs libertés publiques au profit de l’automatisme des procédures.

 

Les nouvelles technologies installent et légitiment un système politique et culturel qui menace la démocratie et favorise l’impérialisme du marché.

 

 

Ce livre aurait pu commencer à la manière de Rousseau : " L'homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le maître des autres, qui ne laisse pas d'être plus esclave qu'eux. Comment ce changement s'est-il fait? Je l'ignore. Qu'est-ce qui peut le rendre légitime? Je crois pouvoir résoudre cette question."

 

Ces propos m'obsèdent aujourd'hui lorsque je vois mes concitoyens, qu'ils soient médecins, chercheurs, enseignants, journalistes, magistrats, hommes de peine ou de culture, forts en gueule ou prompts en modestie, se laisser mesurer, classer, assigner, molester, robotiser. Hypnotisés que nous sommes par des évaluations et des procédures qui nous promettent le bonheur par la technique, sa maitrise et son efficacité, à condition d'aller toujours plus vite, plus loin, d'être toujours plus connectés, nous nous laissons transformés en ombres numériques et en produits financiers. Le subprime, c'est l'avenir de l'homme! Depuis que la rhétorique du bonheur est devenue un puissant facteur de la politique, les promesses n'engagent plus que ceux qui y croient. 

 

Pour obtenir cette servitude volontaire, il suffit de rationaliser au nom de la performance et de la sécurité la vie des peuples et des individus suivant le mode d'emploi de machines matérielles ou numériques qui les régularisent, les normalisent, au mieux des logiques du marché. Esclaves heureux ou sur le point de l'être, depuis que nous avons laissé le bonheur divorcer de la liberté nous sommes invités à consommer spectacles et marchandises. Et quand il n'y en aura plus, ou moins?  Et le politique dans tout ça ? Nouveau prolétaire il est passé sous la curatelle de la finance tout en continuant à croire qu'il gère l'économie et les peuples, alors qu' il a depuis longtemps cédé sa place à l'administration. Demain serait-il remplacé par une Machine numérique, que peut-être personne ne s'en apercevrait ? 

 

 

 

 

Par Roland Gori, à lire dans Libération