La droite contre la liberté des choix cliniques en matière d’autisme

A lire dans le journal L'Humanité

 

Des conséquences dramatiques pour de nombreux malades et leurs familles -

Par / 7 décembre 2016

Lettre à la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé

 

Madame la Ministre,

Je me permets d’attirer votre attention sur le contenu d’une proposition de résolution invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé.

Cette proposition de résolution, portée par de nombreux députés de droite, vise l’interdiction de toute pratique psychanalytique dans la prise en charge de l’autisme.

Si elle aboutissait elle créerait un précédent puisque ce serait la première fois que le parlement et les pouvoirs publics s’immiscent dans la liberté des choix cliniques.

C’est d’autant plus grave qu’il n’existe aucun consensus et aucune solution générale quant à la prise en charge de l’autisme. Les conséquences immédiates pour les malades et leurs familles seraient dramatiques.

Toutes ces raisons ont amené la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie, dans sa défense de la pluralité des approches scientifiques, à demander le rejet de cette proposition de résolution. Elle a lancé une pétition, à laquelle j’ai apporté mon soutien parmi d’autres personnalités.

Je veux croire que sans plus attendre le gouvernement exprimera son opposition la plus résolue à ce texte. D’une brutalité inouïe il ne ferait qu’aggraver les difficultés, déjà bien grandes, de la prise en charge de l’autisme dans notre pays.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.

 

Par Roland Gori, à lire dans Libération