Emission de Roland Gori sur Radio Zinzine

 

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Nous rencontrons Roland Gori pour son dernier livre, La Fabrique de nos servitudes ( ed.Les Liens qui Libèrent). Ainsi on comprend qu'au delà du cadre de contraintes économiques et technologique qui nous enserre nous sommes imprégnés d'une culture qui nous amène à participer à ce système qui nous instrumentalise. Et cette culture passe par l'urbanisme, par le langage, l'éducation, l'information etc. Prenant divers exemples telle l'éducation à la Blanquer, basée exclusivement sur les neurosciences Roland Gori montre en quoi nous avons tort d'écarter le sensible, l'art, du "sacré", de l'essentiel de nos vies. Certes nous ne sommes pas pour autant dans une dictature à l'ancienne, mais telle les éléphanteaux guidés à coup de trompe sur un chemin, exclusivement utilitaire, ce qu'on appelle aujourd'hui le "nudging". On nous pousse ainsi à consommer en ayant l'impression d'avoir le choix au sein d'une économie « désencastrée » de la globalités des relations et des besoins fondamentaux des sociétés. Il fut un temps où la valeur d'un bien échangé ne passait pas par des évaluations monétaires mais par des négociations dont le but était une quête de satisfaction mutuelle. Aujourd'hui la concurrence nous pousse à prendre le meilleur marché mais pas la meilleure qualité, comme disait Paul Valéry. Et nous fait croire que cela est naturel, à la manière de Spencer qui a transposer la loi de la jungle sur l’économie quitte à s'appuyer sur nos identités individuelles. Mais ni l'identité ni l'individu ne sont les derniers mots de l'histoire nous rappelle notre interlocuteur qui recourt également à la biologie. L'alternative consiste, sans renier les besoins économiques, à ré-ouvrir la porte au sensible, à travers l'art, la danse, la créolisation de nos rapports tels qu'énoncée par un Edouard Glissant, un art vécu plus que consommé, qui passe par un conscientisation du vivant...

 

Par Roland Gori, à lire dans Libération