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(D)Évaluation : Reste t-il un espace de parole qui résiste aux chiffres ?
Nous vivons dans une société où tout doit être évalué afin d’être traité, classé, géré. Mais peut-on appliquer cette logique à l’Homme dans les institutions sociales, l’entreprise, le monde médical... ? Peut-on transformer la souffrance en simples données, en diagnostic chiffré, sans risquer de perdre l’essentiel en route : nos singularités, nos histoires personnelles, ce qui fait notre humanité ? Cette évaluation à tout prix, sous prétexte d’efficacité et sous couvert de compassion, n’aurait-elle pas la soumission pour mobile et la peur pour conséquence ?
Débat à l’issue de la représentation du vendredi 31 janvier, animé par :
♦ Béatrice Belabbas, assistante sociale du travail indépendante et intervenante en entreprises, via son agence Sociobel, au sein de plusieurs groupes industriels différents et établissements publics (Véolia environnement, Servair,Haute Autorité de Santé, Groupe 3S.. …),
♦ Roland Gori, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, psychanalyste membre d’Espace analytique. Il a notamment écrit La Folie Evaluation : Les nouvelles fabriques de la servitude (Mille et une nuits, 2013), La dignité de penser (Les liens qui libèrent, 2011) et La Fabrique des imposteurs (Les liens qui libèrent, 2013),
♦ Bénédicte Vidaillet, maître de conférences à l’université de Lille I et psychanalyste. En 2007, elle a reçu le prix du livre RH Sciences-Po/ Le Monde pour son livre Les Ravages de l’envie au travail (Éditions d’Organisation, 2006). Elle vient de publier Évaluez-moi. Évaluation au travail : Les ressorts d’une fascination (Seuil, 2013).
Par Roland Gori, à lire dans Libération
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