Conférence sur l'universel - Elisabeth Roudinesco

   

Université populaire du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Mercredi 6 novembre 2019, 18h30, 

 Amphithéâtre Claude Lévi-Strauss

206 rue de l’Université 75007 Paris

Que reste-t-il de l’universel ?

 

Depuis la grande querelle des Universaux au XIIème siècle, qui opposait les nominalistes aux réalistes, le débat sur l’universel s’est poursuivi de plusieurs manières, au point qu’une guerre perpétuelle semble désormais opposer les tenants de l’universalisme aux adeptes du particularisme.  On appelle universel ce qui caractérise en soi le genre humain : « l’autre ne peut être que moi-même ».  Mais on peut objecter à cette affirmation qu’elle nie l’existence de tout ce qui est différent de soi : la culture, la religion, les manières de vivre et de penser, etc. D’où l’accusation selon laquelle les universalistes ne seraient que les agents d’un impérialisme abstrait ayant pour but de réduire à néant toute forme d’altérité : les prétendus « civilisés » contre les supposés « sauvages ». L’ennui c’est que les idéologues de la suprématie des différences ne sont pas moins impérialistes que les universalistes quand ils définissent le genre humain comme la somme de ses particularismes. Il est tout aussi dangereux, en effet, de nier l’universel du genre humain que de réduire l’homme à l’étroitesse de ses différences. D’un côté comme de l’autre, un tel clivage est source de dérives identitaires. Comment résoudre ce conflit ? Tel sera le thème de cette conférence.

Par Roland Gori, à lire dans Libération