À France Télévisions, la chasse aux vieux est ouverte

 

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Retraite forcée ou licenciement. À France Télévisions, les cadres expérimentés, notamment journalistes, sont poussés vers la sortie. Une violente politique des ressources humaines accompagnant la reprise en main des modes d’organisation des rédactions et des choix éditoriaux.

 

Cet article de Théo-Pierre Olivier sur les méthodes de management à France Télévisions reflète bien les méthodes du New public management utilisées pour détruire le service public, « quoi qu’il en coûte ». Le cas de France Télévisions n’est qu’un exemple spécifique dans une politique qui touche tous les services publics, la Poste, la SNCF, l’hôpital, l’école, l’administration, etc. comme le démontre notre rubrique. Ici, il s’agit de se séparer des journalistes et cadres âgés de plus de 50 ans, trop chers, pas assez flexibles, l’échine pas assez souple, trop métier. Peu importe la qualité du service et en l’occurrence la qualité de l’information, au contraire la « publicitarisation », pour reprendre une expression de l’auteur, permet de dégager du temps de cerveau pour la publicité. Peu importent les pertes de savoir et de savoir-faire, peu importent les conséquences sur les personnes concernées et pour le bon fonctionnement des services. Tout cela conduit au nom de la modernisation, de l’amélioration du service rendu et des conditions de travail, par un retournement du vocabulaire devenu une constante des managers et du gouvernement actuel, avec un grand cynisme et de gros mensonges à la population.

 

A noter que le candidat à la présidence de la République Emmanuel Macron a indiqué lors de sa première rencontre avec les Français à Poissy le lundi 7 mars qu’il proposerait la suppression de la redevance télévision (138 euros) qui sert à financer le service public de France Télévisions, rejoignant Eric Zemmour et Marine Le Pen sur ce sujet. Il a présenté cette mesure comme « une mesure de pouvoir d’achat » … Deux enfumages sont inclus dans cette proposition : 138 euros ne compenseront pas pour les familles les effets de l’inflation sur leur budget annuel et la question du pouvoir d’achat ne peut se résoudre seulement par des suppressions de taxes, c’est d’abord une question de salaire qui repose sur la richesse créée par le travail. Or, en détruisant le code du travail, E. Macron et ses prédécesseurs ont affaibli les capacités d’actions et de négociations des syndicats dans les branches industrielles et les entreprises.  Par ailleurs, supprimer une taxe affectée au financement d’un service public, c’est également l’affaiblir et le soumettre aux aléas des lois budgétaires et des « gels » de Bercy en cours d’exécution du budget annuel de l’État. C’est lui ôter son indépendance éditoriale. C’est le soumettre à la course à la publicité pour se financer (la « publicitarisation » de l’auteur) et à la concurrence des chaînes privées, voire à terme engager sa privatisation. (La Rédaction)

 

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Par Roland Gori, à lire dans Libération