14ème colloque Psychanalyse et médecine : le risque

Vendredi 27, samedi 28 septembre 2013
Centre Sèvres, 35 bis rue de Sèvres, 75006 Paris

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Les facteurs de risque ont envahi le domaine de la santé physique comme celui de la santé mentale, justifiant un surcroît d’annonce, de précaution et de prévention. Les soins aux malades connaissent des enjeux éthiques, économiques et politiques inédits. Le droit de la Santé se double d’un droit à la santé et de nouveaux acteurs entrent dans les protocoles de traitements. Notre société attend de la médecine l’éradication totale des risques tandis que ses avancées en génèrent de nouveaux.

De nombreux obstétriciens, chirurgiens et anesthésistes modifient aujourd’hui leurs pratiques pour éviter le risque d’un procès. Avec les nouveaux modes de procréation et du devenir parents, les repères et les approches du risque se transforment. L’attitude des parents vis-à-vis des atteintes de leur enfant évolue elle aussi comme celle des patients vis à vis de leur maladie ou de leur handicap.

En médecine, les trajectoires proposées aux patients comportent plusieurs types de risques : ceux qui sont inhérents à la maladie et qu’il leur faut accepter pour avoir des chances de guérir, ceux qu’ils voudraient prendre et que le médecin accepte ou non d’assumer, accepte ou non d’assurer. Qu’en est-il dans ce contexte de l’éthique médicale ? Et quel est le rôle du psychanalyste dans les équipes soignantes ? Est-il lui aussi, et pour quelles raisons, un vecteur de risque ? « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste » disait Freud ironiquement en débarquant aux états-Unis.

L’autorité médicale est aujourd’hui autrement répartie tant au niveau des décisions que de l’application des protocoles de traitement et de leur évaluation. La recomposition des pratiques par la notion de risque en médecine comme en psychanalyse crée des situations nouvelles qui justifient la formation des partenaires en présence. N’est-il pas temps d’imaginer une forme d’éducation des patients, inexistante à ce jour ? Médecins et psychanalystes, juristes et historiens ont leur mot à dire, leur expérience à transmettre, leurs suggestions à émettre sur le renouvellement de la question du risque.

Par Roland Gori, à lire dans Libération